La Chine est devenue le point de ralliement des dirigeants africains à qui le tapis rouge a été déroulé, ces jours-ci. Ce ballet diplomatique dans l'Empire du milieu s'explique par la tenue du 9e Forum sur la coopération sino-africain ( FOCAC) ,du 4 au 6 septembre 2024, à Pékin.
Ce rendez-vous de routine est aussi important pour les deux parties qui entretiennent des relations de longue date. Les réflexions vont porter sur le thème : « s'associer pour promouvoir la modernisation et construire une communauté d'avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau ». Mais l'objectif principal de cette initiative est de renforcer le partenariat entre le continent africain et la 2e puissance mondiale de la planète après les Etats-Unis.
Plusieurs questions, dont la sécurité, la relance économique, le changement climatique, la santé et l'agriculture, vont être abordées à ce FOCAC qui se tient dans une période post-Covid-19 difficile. Le Président chinois, Xi Jinping et ses homologues africains vont passer en revue leurs engagements communs et dégager des perspectives pour l'avenir.
Les enjeux de ces échanges sont importants pour la Chine qui n'a de cesse d'étendre son influence sur le continent et pour l'Afrique en quête d'opportunités de développement. Dans la guerre de positionnement des grandes puissances, l'Empire du milieu qui pourrait détrôner l'Amérique à l'horizon 2030, selon la Banque mondiale, a pu s'imposer comme le premier partenaire commercial de l'Afrique.
La Chine fournit à l'Afrique des biens de consommation, parmi lesquels, des équipements de communication, des tissus, des motocyclettes et des machines industrielles. En retour, l'Afrique exporte, entre autres, des produits pétroliers et des métaux (cuivre, aluminium, alumine...) vers l'Empire du milieu.
Selon l'édition 2024 du bulletin économique Chine-Afrique, le commerce entre les deux parties a connu une croissance significative évoluant de 11. 67 milliards de dollars en 2000 à 257, 67 milliards de dollars en 2022.
Au-delà des échanges commerciaux très dynamiques, la coopération sino-africaine tient aussi à l'octroi de prêts par les banques chinoises pour financer le développement du continent. A ce titre, plusieurs prêts ont été accordés à des conditions « souples » à des Etats africains pour la réalisation d'infrastructures à même de stimuler la croissance, notamment des routes, des ports et des voies ferrées.
Entre 2000 et 2022, la Chine aurait octroyé des prêts à 49 pays pour un montant cumulé excédant 170 milliards de dollars. L'Empire du milieu est donc un important créancier du continent, pour ne pas dire un gros investisseur, un acteur de choix dans l'aide au développement. Il reste cependant aux Etats africains de négocier un allègement de la dette chinoise qui se veut croissante, pour souffler un tant soit peu.
Le 9e FOCAC est une occasion d'évoquer le sujet et les dirigeants ne manqueront pas de la saisir. De toute évidence, la coopération entre la Chine et l'Afrique est stratégique et sert à plus d'un titre le développement du continent, qui voit une opportunité de combler des besoins que d'autres puissances ne peuvent pas satisfaire. C'est un partenariat gagnant-gagnant qui mérite d'être entretenu pour le bonheur des peuples chinois et africains.