La Banque africaine de développement s'engage à soutenir davantage l'économie angolaise en pleine réforme

27 Septembre 2024
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African Development Bank (Abidjan)
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Lors de récentes discussions entre le président angolais, João Manuel Lourenço, et le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, les deux dirigeants ont discuté d'un large éventail de mesures lancées par le gouvernement angolais pour transformer rapidement l'économie.

Il s'agit notamment de diversifier l'économie du pays au-delà du secteur pétrolier, de promouvoir le secteur privé, de réduire la dette publique, de lutter contre la pauvreté, d'atteindre la sécurité alimentaire et énergétique et de créer des emplois pour les jeunes. La rencontre a eu lieu le 20 septembre à Luanda, la capitale de l'Angola.

Adesina a qualifié ces réformes d'audacieuses. « Ce que vous avez accompli pour réduire la dette publique est impressionnant. Vous êtes passé de 119 % du PIB en 2020 à un niveau attendu de 58 % cette année, malgré d'importants chocs externes », a-t-il déclaré au président Lourenço.

Le président du Groupe de la Banque a également souligné les perspectives positives de la performance économique du pays. « Même si la croissance du PIB est estimée à 2,7 % cette année, elle devrait atteindre 4,3 % en 2025 grâce aux réformes structurelles et au programme de diversification que vous mettez en oeuvre », a-t-il salué.

Soulignant l'importance de maintenir l'élan des réformes, M. Adesina a annoncé que la Banque africaine de développement appuierait la demande de l'Angola pour une opération de soutien budgétaire sur deux ans d'environ 160 millions de dollars pour 2024, avec une deuxième tranche prévue pour 2025.

Le président Lourenço a précisé qu'en plus de promouvoir une économie tirée par le secteur privé et de diversifier au-delà du pétrole, son gouvernement oeuvrait à la création d'emplois décents pour les jeunes. Il a fait du développement du capital humain et des compétences l'un des trois piliers du Plan national de développement 2023-2027 de son gouvernement.

L'Angola connaît l'une des croissances démographiques les plus rapides au monde, la moitié de ses 35 millions d'habitants étant des jeunes, dont 40 % d'entre eux sont au chômage. Environ 550 000 nouveaux travailleurs rejoignent chaque année le marché du travail, ce qui nécessite un effort concerté pour créer des emplois décents à un rythme comparable.

Le président Lourenço a accueilli favorablement l'offre de la Banque de travailler avec son gouvernement pour concevoir et cofinancer une initiative globale visant à mettre des capitaux à la disposition des jeunes entrepreneurs, à l'instar des banques d'investissement pour l'entrepreneuriat des jeunes que la Banque a mis en place avec succès dans des pays tels que le Liberia et l'Éthiopie.

La Banque a récemment approuvé un financement de 124 millions de dollars pour un projet en faveur de la jeunesse en Angola, connu localement sous le nom de CRESCER, qui rassemble le secteur financier et les associations d'entrepreneurs afin de trouver des solutions sur mesure pour les jeunes qui créent des entreprises.

Concernant l'agriculture, les deux dirigeants partagent le même avis : avec 35 millions d'hectares de terres fertiles et des ressources en eau, l'Angola devrait transformer ce secteur pour parvenir à la sécurité alimentaire et créer des emplois pour les jeunes et les femmes.

« L'Angola n'a aucune raison de dépenser deux milliards de dollars par an pour importer des denrées alimentaires. Il devrait et pourrait être totalement autosuffisant, et même devenir un exportateur net », a affirmé M. Adesina.

La Banque africaine de développement dispose actuellement d'un portefeuille de 212 millions de dollars investis dans le secteur agricole et finalise un investissement supplémentaire d'environ 100 millions de dollars pour intensifier la production agricole dans la région orientale de l'Angola. La Banque s'est engagée à aider le pays à accroître l'utilisation d'engrais et la production locale, et à contribuer à la mise en place de Zones spéciales de transformation agro-industrielle (SAPZ), déjà en activité dans onze autres pays africains.

Outre l'agriculture, « l'Angola est assis sur une mine d'or d'énergie hydroélectrique propre », a déclaré M. Adesina. « Vous avez 1,5 GW d'énergie hydroélectrique propre inutilisée et d'ici à 2027, vous en aurez 3,5 GW. Avec des investissements du secteur privé, le pays peut fournir des solutions énergétiques à la Zambie, à la Namibie et à l'Afrique du Sud », a-t-il estimé.

L'Angola s'efforce d'attirer d'importants investissements du secteur privé et présentera des projets d'une valeur de près de deux milliards de dollars lors de l'Africa Investment Forum (AIF), qui se tiendra du 4 au 6 décembre prochains à Rabat, au Maroc.

Adesina a remercié l'Angola pour son soutien à la Banque, y compris lors de l'augmentation générale du capital et de la campagne de la Banque pour le réacheminement des droits de tirage spéciaux du FMI par l'intermédiaire des banques multilatérales de développement. L'Angola est également l'un des rares contributeurs régionaux au guichet concessionnel de la Banque, le Fonds africain de développement, ayant fourni environ 6,5 millions d'euros pour chacune des trois dernières reconstitutions des ressources du Fonds.

À l'occasion de sa visite, le président du Groupe de la Banque africaine de développement a également rencontré la ministre angolaise des Finances, Vera Daves De Sousa, et le ministre de la Planification, Victor Hugo Guilherme. Il a ensuite visité le Parc des sciences et de la technologie de Luanda, financé par la Banque à hauteur de 90 millions de dollars.

Adesina était accompagné de Leila Mokaddem, directrice générale de la Banque pour l'Afrique australe, de Pietro Toigo, responsable du bureau pays pour l'Angola et Sao Tomé-et-Principe, de João Luis Ngimbi, administrateur pour l'Angola, le Mozambique, la Namibie et le Zimbabwe, ainsi que de Modibo Touré, envoyé spécial du président du Groupe de la Banque pour les relations avec les actionnaires en Afrique.

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