Barsalogho, le 24 août 2024, résonne comme un jour de deuil et de déroute face aux terroristes qui sévissent au Burkina Faso. Un rapport de l'ONG Human Rights Watch (HRW) paru ce mardi matin illustre le fait que la population burkinabé est prise entre le marteau terroriste et l'enclume des militaires.
Les djihadistes s'en sont pris aux populations de Barasalogho, ville à 150 km au nord du Ouagadougou. Des civils eux-mêmes contraints par les militaires de creuser une tranchée de défense tout autour de la ville. Si au moins 133 personnes, dont une majorité de civils, sont mortes le 24 août, explique le rapport de Human Rights Watch, c'est parce que les militaires les ont forcé à creuser cette tranchée. Une trentaine d'hommes des forces de sécurité qui contraignent les habitants à creuser, mais incapables de les protéger, submergé qu'ils ont été par les terroristes, selon les témoignages recueillis dans ce document.
Les témoins nous ont raconté que les forces de sécurité ont contraint la plupart des résidents hommes de la ville à participer à la construction de cette tranchée. Ils les ont forcés à travailler à travers des menaces, mais aussi des passages à tabac. Une information qui a été rejetée par les autorités qui nie que les forces de sécurité ont contraint les civils à creuser la tranchée.
Frédéric Garat Dans la réponse faite par le JNIM à l'ONG le groupe de soutien à l'Islam et aux Musulmans prétexte que les victimes étaient des supplétifs des militaires. « Barsalogho est comme une grande caserne militaire, et ses habitants sont tous des combattants », affirme par écrit le groupe affilié à Al-Qaïda.
Pas de bilan officiel des autorités
De son côté, le ministère de la Justice burkinabé ne confirme jamais - deux mois après les faits - le nombre de victimes dans ce massacre et explique que le travail forcé des civils pour creuser une tranchée n'est pas avéré.
Sur ce fiasco militaire payé par des centaines de morts civils, le ministère indique que des enquêtes sont en cours. Le même type de réponse avait été faite dans d'autres massacres plus anciens à Yatenga, Karma, Zaongo... On est toujours dans l'attente de leur résultat.