Après plus d'une semaine de grève de la faim, l'opposant historique Kizza Besigye recommence à s'alimenter selon son épouse. Sa grève avait été déclenchée après le refus des autorités de transférer son procès vers un tribunal civil, et ce, malgré une décision de la Cour suprême rendue fin janvier.
Grâce à une mobilisation tant nationale -- avec des appels à sa libération portée par des personnalités comme Bobi Wine -- qu'internationale, Kizza Besigye a finalement comparu devant un tribunal civil vendredi où il a été inculpé de haute trahison.
Malgré ce changement de juridiction, ses proches ne sont pas optimistes, comme nous l'explique Harold Kaija, secrétaire général du People's Front for Freedom, le nouveau parti fondé par Besigye, quatre fois candidat à la présidentielle en Ouganda, joint par Christina Okello de la rédaction Afrique.
« Nous sommes soulagés qu'il ait mis fin à sa grève de la faim. Vendredi, il s'est présenté au tribunal en fauteuil roulant, très affaibli, et on pouvait voir qu'il était malade. Il y a quelques jours, nous avons déposé une requête pour contester la légalité de sa détention, mais le juge l'a rejetée, même après avoir observé la fragilité du Dr Besigye, en lui ordonnant de retourner en prison au lieu de l'envoyer à l'hôpital.
Bien que les tribunaux civils offrent un semblant de justice, le président Museveni contrôle tout dans ce pays. Il suffit d'examiner les chefs d'accusation retenus contre Dr Besigye : initialement, il était question de trahison incluant des allégations de possession d'armes, tandis que la nouvelle accusation parle de haute trahison, sans aucune référence aux armes. Cette modification apparente révèle une mise en scène destinée à orienter la procédure judiciaire.
Nous sommes donc environ 30 % optimistes quant à l'issue de ce procès, et nous laissons les 70 % restants entre les mains de Dieu. »