Le don de l'eau - Le projet d'alimentation en eau et d'assainissement en milieu rural du Lesotho transforme des vies

23 Mars 2025
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African Development Bank (Abidjan)
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« L'eau, c'est la vie ; sans eau, c'est comme si personne ne vivait. »

Ces paroles profondes de Masechefo Sechefo, conseillère communautaire du village de Ha Sekete, traduisent l'essence de l'existence dans le Lesotho rural avant l'intervention transformatrice de la Banque africaine de développement.

Dans un pays où l'eau représente ironiquement 30 % du PIB national, de nombreux Basotho des zones rurales vivaient paradoxalement sans accès à l'eau potable. Cette contradiction flagrante définissait la vie quotidienne jusqu'à ce que le Projet d'alimentation en eau et d'assainissement en milieu rural du Lesotho commence à changer la donne dans les communautés.

La longue marche pour l'eau

Avant le projet, les femmes et les filles des villages des districts de Maseru et de Berea se levaient avant l'aube pour entamer leur « pèlerinage » quotidien vers des sources éloignées et des puits non protégés. Le trajet s'étendait souvent sur plus d'un kilomètre dans chaque sens, les femmes transportant de lourds récipients en parcourant un terrain montagneux difficile.

« Là où nous allions chercher de l'eau, c'était si loin que cela relevait du défi, avec le risque d'être attaquées ou blessées par des criminels », se souvient Masechefo.

À l'école primaire de Sekete, la situation était tout aussi désastreuse. Le directeur Sello Matlali se souvient : « Nous devions envoyer les enfants chercher de l'eau dans les puits non protégés autour de nos communautés. Il fallait marcher environ un kilomètre et demi depuis l'école. »

Cette expédition quotidienne signifiait une perte de temps d'apprentissage pour les enfants et d'heures productives pour les femmes. Pire encore, les sources d'eau non protégées abritaient des agents pathogènes causant des maladies diarrhéiques qui affectaient de manière disproportionnée les membres les plus vulnérables de la communauté.

Un projet fluide comme la vie

Lorsque l'initiative de la Banque africaine de développement a atteint ces communautés, elle n'a pas seulement installé des infrastructures : elle a libéré leur potentiel.

Le projet, qui devrait s'achever en mars 2025 après plus de dix ans de mise en oeuvre, a produit des résultats remarquables : 190 kilomètres de canalisations vers les réseaux de distribution, des réservoirs de stockage d'eau d'une capacité totale de 3,48 millions de litres et 166 points d'eau publics desservant environ 28 266 personnes réparties dans huit zones des districts de Maseru et de Berea.

Les chiffres ne racontent qu'une partie de l'histoire. Moses Tembo, chef de projet à la Banque africaine de développement, souligne l'impact produit : « Les données recueillies dans le cadre du projet ont montré que la vie de nombreuses personnes a changé. La plupart des gens puisaient leur eau à des sources et des puits non protégés, et l'incidence des maladies diarrhéiques était assez élevée. »

Au-delà de l'approvisionnement en eau, le projet a permis de développer les infrastructures d'assainissement, construisant 266 installations sanitaires pour les ménages vulnérables et 284 toilettes dans les écoles et les établissements de santé.

« C'était comme si c'était notre anniversaire »

À l'école primaire de Sekete, la transformation a été profonde. « Quand l'eau a été fournie, c'était comme si c'était notre anniversaire », s'exclame Sello Maltali, les yeux brillants d'émotion. « La Banque africaine de développement est venue à notre secours lorsque nous étions dans une situation très difficile. »

L'école dispose désormais de huit robinets d'eau et d'installations sanitaires adéquates : huit toilettes pour les garçons, sept pour les filles et une installation réservée aux enfants handicapés. Cette conception réfléchie a créé un environnement d'apprentissage inclusif où les 500 élèves peuvent se concentrer sur l'éducation plutôt que sur les besoins élémentaires de survie.

« La vie que nous menons est différente de celle que nous avons connue auparavant, déclare Matlali. Nous oublions le passé. Il fait désormais partie de l'histoire. »

L'impact va au-delà du confort. L'école a connu une augmentation des inscriptions et une réduction de la transmission des maladies. Les élèves peuvent désormais suivre une formation agricole, qui leur apprend à être autonomes et à produire des denrées alimentaires.

Des femmes libérées, des communautés transformées

Pour des femmes comme Masechefo, le projet a apporté bien plus que de l'eau : il a apporté dignité et sécurité. « Ce projet a profondément changé nos vies et celles de nos familles. Nos maisons et nos corps sont propres. »

La transformation a touché tous les aspects de la vie communautaire. Les habitants ont trouvé un emploi pendant la construction : ramassage de pierres, pose de briques, mélange de ciment et réalisation de toitures. Cette approche a permis à la communauté de bénéficier des infrastructures achevées et du processus lui-même.

« Les bénéficiaires utilisent l'eau à différentes fins, comme la cuisine et la lessive. Les écoles et les cliniques de ces zones en bénéficient également », explique Mamosili Kikine, conseillère technique du projet.

Résilience climatique : protéger l'avenir

Alors que le projet de base touche à sa fin, un volet supplémentaire introduit en 2019 se concentre sur la résilience climatique. Ce volet sensibilise les communautés à la préservation des bassins versants et des forêts afin de garantir des ressources en eau durables.

« Le Lesotho est très dépendant de l'eau pour son économie et le bien-être de sa population, explique le chef de projet, Tembo. Les réserves d'eau d'il y a 10 ou 20 ans ne sont plus les mêmes aujourd'hui. »

En protégeant les sources d'eau grâce à cette sensibilisation, le projet vise à préserver ces ressources vitales pour les générations futures.

L'eau : une célébration de la vie

Alors que la Banque africaine de développement s'est associée à la célébration de la Journée mondiale de l'eau le 22 mars, les communautés bénéficiaires de ce projet en comprennent pleinement l'importance. Elles ont connu la vie avec et sans eau potable, et savent laquelle elles préfèrent.

« Sans eau, il n'y a pas de vie, souligne le directeur de l'école, Sello Matlali. La pénurie d'eau est mortelle. Nous ne pouvons pas manger. Nous ne pouvons pas nous laver. Nous ne pouvons pas nous laver les mains. Nous sommes vulnérables aux maladies. »

L'héritage du projet va au-delà des canalisations et des réservoirs. Il a fondamentalement transformé la relation entre les communautés et l'eau, faisant d'elles non seulement des consommateurs, mais aussi des gardiens de cette précieuse ressource.

Pour les populations des communautés rurales du Lesotho, l'eau n'est plus seulement une substance : elle incarne le potentiel, la dignité et la prospérité future. Dans un pays doté d'abondantes ressources en eau qui profitent aux pays voisins, la Banque africaine de développement a permis aux citoyens du Lesotho de profiter enfin de cette richesse naturelle.

Et pour cela, comme le dit Sello Matlali, « il y a de quoi se réjouir. »

L'histoire d'une infirmière

Mots'elisi Makhele, seule infirmière communautaire au service d'environ 2 000 personnes dans sa communauté rurale, a été témoin d'une transformation remarquable grâce au Projet d'alimentation en eau et d'assainissement de la Banque africaine de développement.

« Nous avions un petit robinet communautaire où 2 000 personnes faisaient la queue, et à cause de la sécheresse, nous manquions parfois d'eau », se souvient Mots'elisi Makhele, ajoutant que ce robinet unique desservait tout le monde : les femmes âgées, les jeunes enfants et sa clinique.

Les conséquences sanitaires ont été graves. « Je ne pouvais pas pratiquer d'accouchements normaux faute d'eau, se souvient Mots'elisi Makhele. Le taux d'infections d'origine hydrique a augmenté, et j'ai eu de nombreux bébés souffrant de malnutrition, car l'eau n'était pas potable. »

Le projet de la Banque africaine de développement a transformé la communauté en fournissant des robinets individuels et des installations sanitaires adéquates. La clinique a reçu deux toilettes adaptées et un poste de lavage où les patients peuvent se laver les mains.

L'impact a été considérable. « Depuis le lancement de ce projet, le taux d'incidence des maladies diarrhéiques et de la malnutrition a diminué », s'est réjouie Mots'elisi Makhele.

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