L'ADEA veut promouvoir la réflexion sur l'éducation numérique en Afrique et sur son potentiel pour améliorer l'accès et la qualité

29 Août 2008
Contenu d'un Partenaire Premium
African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

L'université numérique d'été organisée par le Fonds international de solidarité numérique (FSN) en collaboration avec l'ADEA à Hammamet (Tunisie)  s'est achevée hier après trois jours de discussions sur l'utilisation d'outils tels que les tableaux blancs interactifs (TBI) et leur déploiement dans les contextes africains.

Les délégations de seize pays francophones (Algérie, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, République démocratique du Congo, Djibouti, Gabon, Guinée, Mali, Maroc, Maurice, Niger, Sénégal, Togo, Tunisie) ont exploré les possibilités du TBI tant au niveau pédagogique qu'au niveau de ses avantages pour relever les défis qui se posent à l'éducation en Afrique, que ce soit dans l'enseignement primaire formel, l'éducation non-formelle et l'enseignement secondaire que dans les différentes disciplines (langues, histoire et géographie, mathématiques et sciences).

Les délégations ont pris la mesure du potentiel de l'outil pour améliorer les méthodes pédagogiques et la qualité de l'éducation, faciliter l'accès à l'éducation et aux ressources éducatives et favoriser la production de contenus par les enseignants.

Elles ont également couvert un ensemble de questions liées à l'outil et aux facteurs qui conditionnent son utilisation réussie : contraintes matérielles et techniques (électricité, connectivité) de l'utilisation du TBI ; financement des coûts de déploiement et de maintenance ; compatibilité entre logiciels et mise au point de normes communes ; fourniture d'outils « clé en main » ; interface et ergonomie des logiciels ; adaptation des outils pour faciliter la production de contenus par les enseignants ; adaptation des contenus aux contextes locaux et dans les langues africaines ; organisation d'un portail francophone pour le partage de ressources ; validation des ressources numériques mises en ligne ; développement de communautés d'enseignants ; mise en place d'outils pour le partage et l'amélioration des ressources (forums, blogs, wiki) ; importance des mesures d'accompagnement telles que la formation des enseignants.

Considérant l'université d'été comme contribuant à la réflexion sur l'éducation pour tous, le ministre de l'Education et de la Formation de la Tunisie, M. Sadok Korbi, a rappelé dans son discours de clôture le fossé numérique qui existe entre les pays du Nord et du Sud. « Un tel écart a un impact immédiat et grave sur l'éducation » a-t-il affirmé « d'autant plus que l'on assiste aujourd'hui à l'émergence de nouveaux modes d'enseignement comme la pédagogie numérique, l'enseignement à distance, le tableau blanc interactif, la numérisation des cours, les bibliothèques virtuelles ». « Réduire cette fracture » a-t-il continué,  « revient à lutter contre la marginalisation et l'exclusion et à endiguer les fléaux du sous-développement, de l'insécurité et de la guerre ».

Le ministre a mis en exergue la priorité donnée à l'éducation et à la formation pour lesquelles la Tunisie consacre le tiers de son budget, soit 7,5% de son PIB, et a mis en avant quelques avancées importantes : scolarité pour tous réalisée ; 70% des enfants de 5 ans scolarisés dans le pré-primaire ; espérance de vie scolaire de 12 ans ; forts taux d'encadrement des élèves dans le primaire et le secondaire et faibles taux d'abandon ; taux d'achèvement du primaire de 75% en 2007 ; un tiers des jeunes tunisiens accèdent à l'université. Il a informé les participants des différents projets de la Tunisie dans le domaine de l'éducation et des nouvelles technologies. Ces projets s'inscrivent dans un choix politique et stratégique et se situent dans une vision de modernité et de progrès éthique. La Tunisie, a-t-il déclaré « entend mettre à profit son expérience en vue de venir en aide aux pays frères et amis ».

M. Alain Madelin, président du Fonds mondial de solidarité numérique, a annoncé le projet de déclaration de l'année 2010 Année internationale de l'éducation numérique en Afrique. Elle serait lancée lors de la Coupe de l'Afrique prévue la même année.

Le Secrétaire exécutif de l'ADEA, M. Ahlin Byll-Cataria, a exprimé sa satisfaction des résultats de la rencontre, qui a réuni pays francophones, la BAD et le NEPAD, organismes apportant leur appui à l'éducation en Afrique, universités, chercheurs, éditeurs et constructeurs privés. Il a remercié la Tunisie pour son accueil et pour sa volonté de partager son expérience avec les autres pays africains et a invité les pays à réfléchir à mise en œuvre de programmes qui ne creusent pas davantage les écarts entre riches et pauvres, entre villes et campagnes, entre nomades et sédentaires.  Il a informé les participants que l'ADEA continuerait à faciliter le dialogue et le partage d'expériences sur l'éducation numérique et qu'elle viendrait en soutien aux dynamiques locales en partenariat avec d'autres organisations telles que le FSN et le Réseau d'éducation pour tous en Afrique (REPTA).

L'Université d'été s'est terminée avec le don d'un tableau blanc interactif à toutes les délégations de pays présentes à Hammamet.

L'ADEA, abritée par la Banque africaine de développement depuis le 1er août 2008, est actuellement basée à Tunis. Centrée à l'origine sur les pays d'Afrique subsaharienne, ses activités ont été étendues à l'Afrique du Nord cette année, à la suite d'une décision entérinée en janvier 2008 par le Dixième Sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine.

.

Pour plus d'informations, vous pouvez contacter : Thanh-Hoa Desruelles, Responsable principale communication et publications, ADEA, Tél : +216/ 25 56 93 33

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.