La crise financière mondiale dominera une bonne partie des travaux du 12ème Sommet pays membres de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) qui se tient samedi et dimanche prochains à Québec, au Canada.
Les pays du Sud, principalement ceux d'Afrique, présents à ce Sommet devraient, dès la session ministérielle prévue mercredi et jeudi, exprimer leurs craintes de devoir payer un lourd tribut à la crise financière. Dans les rangs des délégations africaines présentes au Sommet, on s'inquiète surtout de voir l'aide publique au développement (APD) sacrifiée sur l'autel des plans de sauvetage des différents établissements en difficultés aux Etats-Unis et en Europe.
Selon un rapport récent de l'OCDE, l'APD n'a pas progressé à la hauteur des engagements pris en 2006 à Gleneagles par les 8 plus industrialisés (G-8). Les pays africains ne cachent pas, non plus, leurs inquiétudes au sujet des conséquences de la crise sur les matières premières. Ils redoutent en effet que faute d'argent liquide le Nord impose à l'Afrique des prix d'achats des matières premières encore plus dérisoires. A cet égard, on note que le prix du baril de pétrole est passé de près de 240 dollars en juillet à moins de 80 dollars aujourd'hui. S'exprimant récemment sur le sujet, le président de la BAD Donald Kaberuka avait fortement plaidé, à New York, devant les Nations unies, pour un commerce international plus équitable, estimant que le moment est venu pour que «les pays africains puissent enfin goûter aux bienfaits de la mondialisation».
Le président de la BAD a ensuite souligné à Tunis, face à la presse, les conséquences de la crise sur la croissance économique en Afrique tout en appelant à la vigilance. Il avait du reste déjà présenté, dimanche 5 octobre, une analyse détaillée des conséquences de la crise pour l'Afrique lors de l'émission le Débat africain de Radio internationale (RFI). On s'attend à ce que la Déclaration de Québec, qui sera adoptée dimanche à la fin du Sommet de l'OIF, apporte des réponses à certaines appréhensions exprimées par plusieurs responsables africains, dont le président de la BAD.