La vice-présidente de la Banque africaine de développement (BAD), chargée des Opération sectorielles, Zeinab El-Bakri, a vivement exhorté, à Paris, les Etats africains à concevoir et mettre en Å"uvre, avec l'aide des bailleurs de fonds, un enseignement supérieur capable de contribuer à la réduction de la pauvreté en Afrique.
S'exprimant lors de la table ronde consacrée à l'Afrique sur le thème «Promouvoir l'excellence pour accélérer le développement en Afrique : vers un espace africain de la recherche et de l'enseignement supérieur», Mme El-Bakri a jugé indispensable de réajuster la formation supérieure sur le continent afin d'en faire un vrai levier du développement économique.
«La réduction de la pauvreté et le développement économique reposent sur l'existence de ressources humaines de qualité. Or ces ressources humaines ne peuvent être formées que dans le cadre d'un enseignement supérieur durable et adapté aux réalités africaines», a-t-elle martelé, illustrant son propos avec les secteurs de l'agriculture et des ressources minières.
«L'agriculture est un secteur vital pour les populations africaines ; elle occupe même un taux important de la population active sur le continent. Cependant, le secteur agricole contribue peu à la croissance économique africaine, en raison notamment de sa faible mécanisation. Un enseignement supérieur de qualité peut aider à inverser cette tendance», a estimé la vice-présidente de la BAD.
Rompre avec le cycle de la dépendance
Mme El-Bakri a également regretté la forte dépendance de l'Afrique à l'égard du reste du monde pour l'exploitation et la transformation des ressources minières du continent.
«Nous devons sortir de cette situation en assurant, à travers notre enseignement supérieur, la formation de jeunes africains capables de valoriser les ressources minières du continent. Le moment est venu pour nous de développer des compétences africaines dans ce secteur clé», a insisté la Chef de délégation de la BAD à la conférence mondiale sur l'enseignement supérieur.
Lors de son intervention, Mme El-Bakri a par ailleurs souligné la place de choix accordée à l'enseignement supérieur par la BAD dans sa vision stratégique pour l'Education adoptée en 2008.
«Partant du constat que d'autres bailleurs de fonds concentrent leurs financements à l'éducation de base, la BAD a décidé de se focaliser sur l'enseignement supérieur, devenu au fil des ans, le parent pauvre des financements extérieurs», a dit la vice-présidente.
«Nous restons convaincus que l'Afrique a besoin des ressources humaines en quantité et en qualité. On ne pourrait y arriver que grâce à un enseignement supérieur durable, moderne et adapté à nos réalités», a-t-elle ajouté.
Environ 400 délégués représentant, les Etats, les organisations internationales et les ONG prennent part à la conférence mondiale sur l'enseignement supérieur qui se poursuit jusqu'à mercredi dans la capitale française.
Le Premier ministre namibien, Nahas Angula, a participé lundi à la table ronde sur l'Afrique, région qui a connu, selon l'UNESCO, la plus forte progression en nombre d'étudiants, avec une augmentation de 66% entre 1999 et 2009.
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Conférence mondiale sur l'enseignement supérieur
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Yolanda Nunes-Correia