Assemblées annuelles 2010 - Interview avec Dr Affisou Adjao, médecin chef, BAD

10 Mai 2010
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Dr. Affissou Adjao, médecin chef de la Banque africaine de développement (BAD) explique les dispositions d'urgence prises pour assurer les services médicaux aux participants des assemblées annuelles de la Banque, qui se dérouleront du 27 au 29 mai 2010 à Abidjan.

«Ces conseils sont aussi valables pour les participants en provenance des pays dont le paludisme n'est pas endémique», indique-t-il. En médecin averti, Dr Adjao nous parle, par ailleurs, des projets en matière de médecine de pointe, dans lesquels la Banque pourrait investir pour soulager les populations africaines.

Les Assemblées annuelles de la BAD représentent un événement particulier. Quelles sont les dispositions que vous avez prises pour faire face aux urgences dans ce cadre ?

Nous avons informé les participants aux Assemblées Annuelles 2010 du Groupe de la Banque qui se tiendront à Abidjan, que seule la vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire. Par contre, nous avons recommandé que les participants s'assurent que leur carnet de vaccination soit à jour contre la typhoïde, la méningite, les hépatites A et B. Par ailleurs le paludisme à plasmodium falciparum sévit de façon endémique en Cote d'Ivoire.

Nous avons demandé aux participants de s'adresser au Centre médical de la BAD, muni de leur carnet de vaccination pour le contrôle, les conseils utiles et pour le retrait des médicaments préventifs contre le paludisme. Il est nécessaire de commencer à suivre cette prophylaxie avant le départ de Tunis, pendant et après le séjour à Abidjan. Ce conseil est aussi valable pour tous les participants aux Assemblées annuelles en provenance des pays dont le paludisme n'est pas endémique.

En votre qualité de médecin chef de la BAD, pouvez-vous nous expliquer ce que fait la Banque pour maintenir son personnel dans un bon état de santé physique et mentale ?

La Banque a très vite compris qu'avoir un personnel en bon état de santé pourrait contribuer à la production et à la productivité de l'institution. Depuis ces dernières années, l'institution a mis un accent particulier sur la bonne gouvernance, la qualité des projets, l'obligation de résultats. Ces résultats ne peuvent s'obtenir que lorsque les travailleurs sont en bon état de santé physique et mentale. L'une des actions de la Banque en faveur de son personnel, est la prise en charge à 100% du bilan de santé annuel du personnel et du conjoint.

La Banque organise également, des séminaires d'éducation en matière de santé, à l'intention du personnel, tels que le syndrome métabolique, les pathologies cancéreuses des hommes et des femmes. A ces occasions, la Banque fait appel à des spécialistes confirmés en la matière, pour informer et échanger avec le personnel.

A l'instar des autres organisations internationales, la Banque célèbre chaque année, les journées internationales de sensibilisation (VIH/Sida, tuberculose etc). La Banque a également recruté deux psychologues du travail pour assister le personnel souffrant de cette pathologie. La Banque encourage son personnel à s'inscrire pour des activités d'exercices physiques et prend en charge une partie des frais.

Quelle appréciation faites-vous des défis auxquels le continent africain se trouve confronté en matière de santé ?

Au lendemain des indépendances, en 1960 pour la plupart des pays africains, les défis auxquels notre continent était confronté concernaient essentiellement les soins de santé primaire. Cinquante ans plus tard, ces pays devraient s'approprier les nouvelles technologies en matière de santé.

«S'approprier les nouvelles technologies », c'est-à-dire...

L'investissement dans les soins de santé primaire a consisté, pour les Etats africains, à doter nos villages de centres de santé, ainsi que des maternités pour les soins communautaires. S'approprier les technologies dans le domaine médical consistera à disposer de matériels médicaux de pointe pour effectuer des diagnostics, sur place sur le continent africain, tels que le scanner, l'imagerie par résonnance magnétique, pour pouvoir diagnostiquer les cancers et leur prise en charge, de même que les maladies cardiovasculaires, qui sont de plus en plus fréquentes au niveau de nos populations.

Selon vous, quels sont les efforts que pourrait déployer la Banque pour gérer ces questions ?

A la BAD, il existe un département des opérations, spécialisé dans la gestion des projets de santé dans les pays africains. Nous avons certes, toujours besoin de construire des centres de santé communautaires dans nos villages. Néanmoins, le défi actuel du continent, en matière de santé est la prise en charge de la population dans le cadre du traitement des pathologies nouvelles. Personnellement, je pense que la Banque pourrait encourager l'investissement dans les projets de grande envergure en matière de médecine de pointe, pour la prise en charge sur le continent des maladies pour lesquelles les patients sont jusqu'à ce jour évacués sur d'autres continents.

Par exemple, les personnes qui ont touché à la cigarette dans les années 1950, sont aujourd'hui, des malades potentiels des maladies cardiovasculaires (hyper tension artérielle compliquée d'accident vasculaire cérébrale), qui vont nécessiter une prise en charge spécialisée, non disponible dans la grande majorité des pays africains.

Il s'agira de construire des hôpitaux disposant d'équipements diagnostics modernes équivalent à ceux des pays du Nord, pour la prise en charge sur place des différentes pathologies cancéreuses et cardiovasculaires.

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