Interview avec l'administrateur Emmanuel Carrère, "Les relations de la France avec la BAD sont excellentes"

14 Mai 2010
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

«Les relations de la France avec la BAD sont excellentes... La France sera aux côtés de la BAD et de son président pour répondre aux nouveaux défis de développement », a déclaré jeudi 13 mai 2010 à Tunis, l'administrateur pour la France, Emmanuel Carrère, en perspective des Assemblées annuelles 2010.

Question : Comment qualifiez-vous les relations entre votre pays et le Groupe de la BAD ?

Les relations de la France avec la BAD sont excellentes. La France a toujours été un partenaire fidèle de la Banque africaine de développement (BAD), dans les bons moments comme dans les moments plus difficiles. La France, quatrième actionnaire non-régional de la Banque, est aussi parmi les tous premiers contributeurs au Fonds africain de développement (FAD), et ce de manière constante : 3ème contributeur en cumul historique et 2ème contributeur au FAD-11, en cours. En outre, la France est le premier contributeur des initiatives verticales dans le secteur de l'eau-assainissement.

Pourquoi un tel niveau d'engagement, avec une telle constance ?

Parce que la France partage avec la BAD une vision ambitieuse pour l'Afrique, pour soutenir la croissance, lutter contre la pauvreté et apporter aux populations africaines plus d'emplois, plus de santé, plus d'éducation et plus de sécurité alimentaire.

Dans quelle mesure estimez-vous que votre pays contribue au développement du continent africain ?

La France consacre la part la plus importante de ses ressources bilatérales d'aide au développement à l'Afrique, 60 % des ressources budgétaires de notre aide étant destinées à l'Afrique sub-saharienne. La France est ainsi le premier bailleur bilatéral en Afrique, derrière l'Union européenne (à travers le Fonds européen de développement-FED). Rappelons aussi que la France est le premier contributeur au FED. Donc globalement, à travers les canaux bilatéraux et multilatéraux, la France joue un rôle majeur dans le financement du développement de l'Afrique.

L'aide française est dirigée naturellement vers les pays avec lesquels elle entretient une relation de longue date, en particulier les pays francophones; mais la France développe aussi ses relations de coopération avec les pays émergents d'Afrique, notamment dans le Mahgreb-Machrek et en Afrique Australe ; par ailleurs, la France soutient les efforts d'intégration régionale. Enfin, la France accorde une attention particulière aux pays fragiles, en crise ou en sortie de crise.

Quelles relations faites-vous en ce qui concerne les priorités de l'aide de la France à l'Afrique et celles du Fonds africain de développement ?

Au plan sectoriel, l'aide au développement française veut mettre l'accent sur cinq secteurs prioritaires : santé, éducation et formation, développement durable et climat, agriculture et sécurité alimentaire, soutien à la croissance. Les priorités de l'aide française à l'Afrique sont à la fois proches et complémentaires de celles de la BAD et du FAD; elles se renforcent donc mutuellement. Aucun acteur ne peut à lui-seul tout faire; c'est pour cette raison que notre pays développe des partenariats bilatéraux, principalement à travers l'Agence française de développement (AFD), et s'appuie également sur les acteurs multilatéraux, notamment la BAD.

Quelles sont les attentes de la France vis-à-vis du Groupe de la BAD ?

La France est un actionnaire fidèle et attentif du Groupe de la BAD. Nous sommes en particulier attentifs à ce que l'aide mise en oeuvre par la BAD soit la plus pertinente et la plus efficiente possible. Cela implique une grande rigueur dans la gestion de l'institution, un cadre stratégique fondé sur un modèle économique soutenable, des avantages comparatifs robustes et une mise en oeuvre opérationnelle des programmes et des projets efficace. La culture de la qualité et du résultat doit imprégner les parties prenantes tout au long du cycle des projets, et garantir un impact significatif sur le développement économique, social et environnemental, en particulier dans les pays à faibles revenus. Nous considérons à cet égard que la présence d'un conseil d'administration résident constitue un aiguillon essentiel à la rigueur de la gestion et à la réussite des projets financés par le Groupe de la Banque.

Quelles sont vos appréciations de la gouvernance à la BAD sous la direction de M. Kaberuka ?

Depuis son élection en 2005, le président Kaberuka a engagé une stratégie de croissance de la BAD, à la fois réaliste et ambitieuse. Réaliste parce que le Président, en étroite concertation avec les actionnaires, a pris le temps de réformer l'institution pour la préparer à une croissance rapide de ses activités. Pour ce faire, le président Kaberuka a pu s'appuyer sur une Banque assainie financièrement par le président Kabbaj. Dans ces conditions, le président Kaberuka a pu engager une stratégie ambitieuse pour la BAD, en renforçant ses ressources, en accroissant ses capacités opérationnelles, et en adaptant sa stratégie aux nouveaux besoins de l'Afrique. Mais restons réalistes et vigilants : rien n'est jamais acquis. L'étape nouvelle que nous franchissons cette année suscite de nouvelles exigences en termes de réformes et d'efficacité. la France sera aux côtés de la Banque et du président pour répondre aux nouveaux défis de développement.

Ainsi, la France salue la réussite du président Kaberuka, et lui renouvelle sa confiance, en y associant naturellement son conseil d'administration et l'ensemble de ses personnels. Elle souhaite que le second mandat du président Kaberuka permette à la Banque de confirmer que le Groupe de la BAD constitue dorénavant un acteur de premier plan dans le financement du développement de l'Afrique, au service des populations africaines.

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