L'ancien président du Groupe de la Banque africaine de développement, le Sénégalais Babacar N'Diaye, a plaidé mardi 24 mai 2010 pour le retour dans leurs pays respectifs des membres de la diaspora africaine nantis d'une qualification.
Précisant toutefois, que ceux qui travaillent dans les grandes institutions internationales où se prennent certaines décisions importantes peuvent y rester afin de pouvoir au besoin influer sur ces décisions en faveur de leurs pays.
«Lorsque je vois des médecins, des professeurs et autres qui sont à l'extérieur, je me dis qu'on doit pouvoir créer les conditions de leur retour dans leurs pays respectifs. Il faut proposer des cadres de travail et des salaires conséquents à ces personnes qualifiées afin qu'elles viennent servir chez elles où il y a parfois un manque de personnels qualifiés notamment les médecins, les professeurs, etc.», a fait observer Babacar N'Diaye au cours d'un atelier portant sur le thème : «Mobiliser la diaspora africaine pour le renforcement des capacités et le développement : approches nationales et sous-régionales orientées vers les Etats fragiles».
Ces travaux, qui se déroulent dans le cadre de la 45ème Assemblée annuelle de la BAD dont l'ouverture officielle a lieu demain 26 mai 2010 au Palais des congrès de l'hôtel Ivoire à Abidjan, ont rassemblé des experts venus de plusieurs pays pour partager leurs expériences : Etats-Unis, France, Angleterre, Inde, Chine, Corée du sud, ainsi que des pays africains.
Les intervenants ont présenté leurs expériences dans le domaine de la mobilisation de leur diaspora pendant les années 1950-1960 et même aujourd'hui pour leur développement. Selon les différents témoignages, la diaspora a largement contribué à la construction de certains pays. En Corée du sud, par exemple, la diaspora qui se trouvait au Japon et aux Etats-Unis a joué un rôle capital dans l'industrialisation du pays. Cela est une grande leçon pour les Etats fragiles à la recherche de leur équilibre économique et financier.
De façon générale, les citoyens fuient leurs pays respectifs du fait de la guerre, de la pauvreté, de la mal gouvernance, de la corruption, de la dictature et de bien d'autres maux dont l'éradication, selon les intervenants, peut grandement aider au retour des Africains qui, aujourd'hui, apportent une plus value à l'économie de leurs pays de résidence.
Pour ceux dont le retour ne serait plus envisageable pour une raison ou une autre, il a été demandé que leurs pays d'origine les encouragent à rapatrier les fonds en en faisant le meilleur usage possible. L'ancien président de la BAD, Babacar N'Diaye, propose même qu'on leur accorde des faveurs pour les services qu'ils rendent à leurs pays. «Pour les immigrants qui envoient de l'argent dans leurs pays, il faut peut-être envisager des fonds de contrepartie et d'accompagnement pour les inciter à créer des projets de développement économique qui peuvent les attirer et les lier davantage à leurs pays d'origine.», a dit Babacar N'Diaye.