Premières victimes des conflits, les femmes appellent à la mise en oeuvre des résolutions de l'ONU

26 Mai 2010
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

L'un des panels parallèles des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), animé hier à l'hôtel Ivoire, portait sur le thème : «Les femmes dans les Etats fragiles». Il a été l'occasion pour les participants de toucher du doigt les questions liées à la vulnérabilité de la femme en période de crise et post-crise et surtout d'appeler à la mise en oeuvre des plans d'action s'inscrivant dans le cadre des résolutions 1325 et 1889 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Ce panel est une initiative de la BAD et du ministère norvégien des Affaires étrangères. Il visait à instaurer un dialogue sur le rôle de la femme dans les Etats fragiles et à proposer des actions concrètes que les gouvernements, la BAD et d'autres partenaires peuvent entreprendre dans le but de renforcer la participation de la femme en période de conflit et post-conflit.

Les quatre panélistes, à savoir Donald Kaberuka, président de la BAD, Mme Ingrid Fiskaa, secrétaire d'Etat, ministre norvégien des Affaires étrangères, M. Sheku S. Sesay, gouverneur de la banque centrale de Sierra Leone et Saran Kaba, présidente du réseau des femmes du Fleuve Mano pour la paix, ont tous reconnu la marginalisation de la femme dans les prises de décision.

En effet, les femmes sont les premières victimes des conflits armés, mais elles ne sont pas consultées quand il s'agit de prendre des décisions pour la reconstruction de la paix. « Le viol est devenu un crime de guerre. Les femmes et les jeunes filles sont vulnérables dans les conflits armés. Mais elles sont exclues au moment des prises de décision en faveur de la paix. Or, elles font un travail de fond, à travers la protection des enfants», a fait remarquer Mme Ingrid Fiskaa dont le pays a aidé à la mise en place des plans d'action des résolutions 1325 et 1889 de l'ONU dans plusieurs Etats, en Afrique et ailleurs.

La BAD, à en croire son président, M. Ronald Kaberuka, n'ignore rien de ce sombre tableau, mais elle est aussi consciente que la femme peut jouer un rôle important dans la stabilisation et le développement de son pays. En Sierra Leone, par exemple, après onze ans de guerre où des milliers de femmes ont été victimes d'abus sexuels, infectées par le Vih/sida, a dit M. Sheku Sesay, ces dernières ont été très actives dans le programme de sortie de crise. Elles ont obtenu du gouvernement la mise en oeuvre du plan d'action des résolutions onusiennes.

L'expérience de l'association des femmes du Fleuve Mano est également édifiante. Puisque, selon Mme Saran Kaba, les femmes (rurales, intellectuelles, ministres et députées) de cette zone de l'Afrique de l'Ouest ont forcé la porte et se sont invitées dans les débats pour contribuer au déblocage des négociations visant à ramener la paix au Liberia et en Sierra Leone. Elles ont été d'un grand apport dans la signature de l'accord de paix d'Accra en 2003 entre ces deux pays.

Le combat pour assurer une meilleure condition de la femme ne fait que commencer. C'est pourquoi, les participants à ce panel ont appelé à l'application totale des résolutions 1325 et 1889 du Conseil de sécurité des Nations unies relatives aux femmes, à la paix et à la sécurité, recommandant une plus grande participation des femmes dans le maintien et la promotion de la paix et de la sécurité. Cela implique la mise en oeuvre effective des plans d'actions, la formalisation du cadre juridique et des quotas ainsi que la mobilisation des ressources pour le financement de ces plans.

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