L'Afrique affiche le plus faible taux de pénétration d'Internet dans le monde. En Afrique subsaharienne, les taux de pénétration d'Internet et du haut débit sont respectivement inférieurs à 7 et 1 pour cent. Le Rapport sur les perspectives économiques de l'Afrique (PEA) 2010 publié le 24 mai 2010, à Abidjan, dans le cadre des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD). A titre indicatif, le Rapport souligne qu'en Amérique latine et aux Caraïbes, comme en Asie de l'Est et dans le Pacifique, le taux de pénétration d'Internet tourne autour de 20 pour cent.
Les pays d'Afrique du Nord s'en sortent relativement mieux que leurs voisins subsahariens, avec un taux de 40,4 pour cent. Pourtant, même en Afrique du Nord, le taux de pénétration du haut débit n'atteint que 2 pour cent, à comparer à un taux d'environ 15 pour cent en Europe. En Afrique, ajoute PEA, «l'accès à Internet se fait essentiellement par lignes commutées à bas débit, concentrées en Afrique du Sud, en Égypte et au Kenya. On trouve aussi des connexions haut débit plus rapides en Afrique du Sud, en Algérie, en Égypte et au Maroc - grâce aux lignes d'abonnés numériques à débit asymétrique ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line)».
Le taux de pénétration des services de téléphonie fixe varie sensiblement: il va de 32 pour cent dans certains pays d'Afrique du Nord à 3 pour cent seulement en Afrique subsaharienne, ce qui explique largement les difficultés actuelles des opérateurs de téléphonie fixe, précise le rapport conjoint BAD-OCDE. Ailleurs dans le monde, les opérateurs de téléphonie fixe disposaient d'une solide assise quand la téléphonie mobile a fait son apparition.
En Afrique, la faiblesse du taux de pénétration et la rareté des lignes fixes ont permis aux nouveaux opérateurs de téléphonie mobile d'avoir un impact important.
L'Afrique est la région du monde où le développement des téléphones mobiles a été le plus rapide en 2008. Dans certains pays d'Afrique subsaharienne, la progression a atteint 40 pour cent environ, même si les taux globaux de pénétration restent faibles. A l'inverse, le secteur est arrivé à maturité en Afrique du Nord, avec un taux moyen de pénétration de 93 pour cent, de sorte que le taux annuel moyen de croissance n'est plus que de 19 pour cent. On observe aussi des écarts profonds entre pays d'Afrique subsaharienne, où les pays côtiers, qu'ils soient richement ou pauvrement dotés en ressources, affichent un taux proche de 50 pour cent - contre 15 pour cent dans les pays enclavés pauvres en ressources.
En nombre d'abonnés pour l'année 2008, le Nigeria (60 millions), l'Afrique du Sud (47 millions), l'Égypte (37 millions), l'Algérie (31 millions) et le Maroc (24 millions) se classent en tête des grandes nations côtières. Pour les pays enclavés, les trois premières places sont occupées par le Soudan, la république du Congo et l'Ouganda, avec respectivement 10,8 et 7 millions d'abonnés. Si l'on ajoute le marché tunisien (9 millions d'abonnés), quatre pays d'Afrique du Nord se classent parmi les premiers marchés de téléphonie mobile en Afrique.
En Afrique, les opérateurs ont concentré leurs investissements sur les réseaux de deuxième génération (2G), et ils vont probablement rentabiliser ces dépenses avant de basculer vers des réseaux à haut débit de troisième génération (3G), même si les autorisations sont délivrées. Début 2009, on dénombrait seulement 5 millions d'abonnés - soit 2,3 pour cent du total des abonnés en Afrique - à des services AMRC (accès multiple par répartition en code) à large bande et AMRC HSPA (High Speed Packet Access - haut débit mobile intégré). Les investissements les plus importants ont été réalisés en Afrique du Sud. Le pays dispose désormais de trois réseaux AMRC et de deux réseaux AMRC HSPA - soit 45 pour cent des connexions aux réseaux 3G en Afrique pour l'année 2008. L'Afrique du Sud, la Libye et l'Égypte représentent 82 pour cent des connexions 3G sur le continent.
Le système mondial de communications mobiles GSM (Global System for Mobile) 2G représente 96 pour cent des abonnements. La technologie AMRC ne représente que 1,5 pour cent des abonnements mais certains opérateurs - à l'instar d'Expresso au Soudan - l'ont adoptée parce qu'elle exige moins de dépenses d'investissement.