Dans le cadre du projet d'appui budgétaire que la Banque africaine de développement et ses partenaires, notamment la Banque Mondiale et l'Union Européenne sont en train de préparer pour l'année 2012, une consultation avec le secteur privé tunisien a été organisée. L'objectif de cette rencontre était d'écouter la perspective du secteur privé par rapport aux actions et réformes prioritaires à mettre en place pour relancer l'économie tunisienne avec le soutien du gouvernement.
Cette consultation a permis d'identifier dix mesures clefs qui permettraient au pays de rétablir la confiance du secteur privé et d'entamer une nouvelle dynamique d'investissement et de mobilisation de ressources :
Améliorer la sécurité, en mettant en en place un plan précis (notamment pour le tourisme et sur les frontières Libyennes),
Libérer l'initiative privée avec la réduction des autorisations et des formalités administratives,
Réformer la fiscalité, à travers quatre volets :
mettre en place des campagnes de sensibilisation avec une hotline fiscale,
recruter 5000 personnes en charge du recouvrement fiscal,
appliquer un système « bonus-malus »
Revoir le barème d'imposition et abolir le régime forfaitaire,
Reformer l'enseignement supérieur et la formation professionnelle, en impliquant d'avantage le secteur privé dans la mise en place des programmes universitaires,
Mettre en place une véritable stratégie d'exportation et d'ouverture sur l'Afrique,
Mettre en place un fonds de promotion des services IT Offshore en Tunisie,
Ouvrir le cadre de la micro finance aux nouveaux acteurs privés et du monde associatif en incluant un meilleur partage des risques et des coûts (mettre en application la législation de micro-finance avec le mécanisme de partage de risque avec l'Etat),
Activer la réglementation de douane existante avec les couloirs de couleurs différentes pour faciliter la décongestion
Lancer un programme de « IT literacy, » pour participer activement à l'inclusion sociale et régionale
Instaurer des partenariats entre l'Etat et la société civile pour résoudre les problèmes de pollution et de sécurité qui nuisent au tourisme.
Jacob Kolster, directeur du département Afrique du Nord 1 à la BAD a insisté sur le rôle moteur du secteur privé pour relancer l'économie tunisienne: « la révolution et le processus de démocratisation en cours en Tunisie représentent une opportunité sans précédente, de se défaire des goulots d'étranglement qui ont jadis entravé le développement du pays», a-t-il déclaré.