A l'invitation du ministre français de l'économie et des finances, Pierre Moscovici, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, a participé, le 5 octobre 2012, à Paris, à la réunion des ministres des finances de la Zone Franc, marquant la commémoration du 40ème anniversaire des accords de coopération monétaire dans cette Zone .
M.Kaberuka qui a axé son intervention sur le thème « libérer le potentiel de l'Afrique par une intégration monétaire», a salué la stabilité macroéconomique et la résilience aux chocs dont ont fait preuve les pays de la Zone franc au cours des dernières années.
Il a également relevé que la zone monétaire a connu un renforcement des liens commerciaux entre ses pays membres. Il a ainsi noté que l'intégration monétaire a été, de ce point de vue, bénéfique pour les pays de la Zone Franc, eu égard aux engagements institutionnels et à la solidarité liés au cadre de la coopération monétaire.
Le président a cependant souligné que « la monnaie unique n'est pas une fin en soi et qu'elle est un moyen pour renforcer l'intégration économique». Il a cité à cet égard, les principaux défis que doivent relever les pays de la Zone franc afin de tirer pleinement profit de la coopération monétaire. Il s'agit notamment des déficits des infrastructures ; de la levée des contraintes à la mobilité des biens et des talents et à l'intégration financière ; et de la transformation de nombre d'économies de la Zone, fortement dépendantes des hydrocarbures et souvent confrontées au syndrome hollandais.
M. Kaberuka a noté que la stabilité macroéconomique était certes une condition nécessaire mais pas suffisante pour conduire cette transformation. La volonté politique, souvent contrecarrée par des calculs à somme nulle, et la promotion de la gouvernance sont tout aussi importantes.
Le président de la BAD a rappelé le soutien que la Banque ne cesse d'apporter à l'approfondissement de l'intégration économique au sein de la Zone franc à travers les infrastructures régionales, le renforcement des institutions, de l'intégration financière et la facilitation du commerce. Il a également mis en évidence l'importance de la Facilité africaine de soutien juridique, dont l'expertise est reconnue comme en témoigne la forte demande des pays africains.
Réaffirmant la volonté de la BAD de renforcer l'intégration en Afrique, M.Kaberuka a souligné la nécessité de recourir à des financements innovants, notamment pour le financement de projets de développement intégrateurs et rentables. Il a, à ce propos, fait part de la conception en cours par la Banque d'un « African Infrastructure Fund » qui sera destiné au financement des infrastructures en Afrique.
Le président Kaberuka a saisi cette occasion pour exprimer sa préoccupation sur la situation qui prévaut au Mali et ses répercussions sur les pays voisins, et a salué toutes les initiatives de la communauté internationale visant à soutenir la résolution de cette crise.
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Olivia Nadine Ndong Obiang