Plaidoyer pour l'afflux des investissements directs étrangers en Afrique

31 Octobre 2012
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Un groupe d'experts économistes africains réunis à Kigali, au Rwanda, en marge de la septième Conférence économique africaine, ont souligné mercredi une nécessité de diversifier des efforts dans la mobilisation des investissements directs étrangers pour soutenir la croissance des économies africaines.

Pour certains experts, l'impact des investissements directs étrangers devrait être évalués par les pays bénéficiaires, alors que pour d'autres, les pays émergeants en quête d'investir sur le continent doivent surtout tenir compte des priorités nationales visant à améliorer le bien-être social.

« Les investissements directs étrangers sont toujours les bienvenus en Afrique, mais à condition que ces derniers puissent prouver leurs impact ainsi que des répercussions positives sur la croissance économique et des investissements du continent, a estimé la directrice exécutive de l'Agence rwandaise de développement, Clare Akamanzi.

Même si certains experts économiques sont persuadés que l'apport de ces investissements étrangers au produit intérieur brut (PIB) a été globalement positif, notamment dans la production industrielle et les services, d'autres estiment qu'il est aussi important de s'assurer que ces financements peuvent procurer des emplois à la population de chômeurs qui ne cesse d'augmenter sur le continent.

Une seule solution reste envisageable pour ces économistes qui semblent d'autant plus fondés à faire montre de pessimisme en ce sens que dans certaines situations les investissements directs étrangers, en Afrique, n'ont pas réellement été à la hauteur des attentes.

Ils sont notamment convaincus que dans la mesure où le déficit en infrastructure fait partie des principaux facteurs qui compromettent la croissance africaine, les gouvernements du continent doivent s'atteler à rationnaliser ces portefeuilles d'investissement étrangers.

«La logique derrière cette stratégie vise à s'assurer que ces financements contribuent réellement dans le développement des infrastructures », a expliqué Koukou Dzifa Kpetigo, chercheur économiste à l'école des hautes études en science sociales de l'Université Paris Est (France).

Paradoxalement, ces critiques émises par des chercheurs montrent que le chemin à parcourir reste encore lointain pour que les investissements directs étrangers en Afrique puissent prouver leur impact dans la croissance économique du continent.

Citant l'exemple de la Chine, M. Kpetigo a soutenu que même si les économies africaines ont besoin de soutien financier extérieur sous forme d'investissements directs étrangers, cela doit aller de pair avec la prise en considération des réalités nationales dans les pays bénéficiaires.

Aux yeux de nombreux experts économistes, contrairement à la plupart des pays occidentaux, l'afflux d'investissements chinois en Afrique subsaharienne a apporté une valeur ajoutée à la croissance économique en soutenant l'augmentation du PIB des pays bénéficiaires.

« Depuis quelques années, le continent africain a tissé des liens économiques forts avec les pays émergents, spécialement la Chine (...) mais le grand problème, pour les pays bénéficiaires de ces investissements, reste celui de la main d'oeuvre locale qui n'est pas recrutée pour réduire le chômage sur le continent », déplore M. Kpetigo

Malgré cette contradiction relevée par des experts, les estimations du Consortium pour les Infrastructures en Afrique (ICA, sigle en anglais), une structure partenaire de la Banque Africaine de Développement (BAD) montrent que les engagements chinois en faveur des infrastructures en Afrique auraient atteint $ 9 milliards en 2010.

« Dans certains cas autant d'investissements chinois [en Afrique]ont permis de desserrer momentanément la contrainte qui pèse sur les finances publiques et apporter par conséquent une forte valeur ajoutée à la croissance du PIB», souligne l'ICA dans ce document officiel.

Par ailleurs, les statiques officielles de la Banque africaine de développement (BAD) montrent que les échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique ont plus que décuplé au cours de la dernière décennie, passant de 10 milliards de dollars EU, en 2000 à 127 milliards de dollars EU, en 2010, ce qui fait de la Chine le plus grand partenaire commercial du continent.

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