La mise en place des centrales éoliennes constitue « une approche originale" pour les pays africains en quête d'assurer une croissance économique durable », souligne une étude rendue publique mercredi, dans le cadre de la Conférence économique africaine qui poursuit ses travaux à Kigali, la capitale rwandaise.
Cette étude Intitulée « Développement de l'énergie éolienne en Afrique », intervient au moment où le continent africain continue d'accuser un retard déplorable dans la mise en exécution de certains projets de développement, faute notamment d'énergie. Ces projets sont constitués d'une série d'énergies alternatives pour la mise en place d'un marché de carbone.
Cette démarche se traduira à travers l'exploitation de l'énergie éolienne dans huit pays africains qui bénéficieront de ce projet dans la phase pilote d'ici l'an 2013, indique-t-on.
Parmi les pays africains cités dans ce rapport pour disposer d'une importante potentialité de ressources éoliennes, figurent notamment la Somalie, le Soudan, la Libye, la Mauritanie, l'Egypte, Madagascar, le Kenya ainsi que le Tchad.
Cette recherche réalisée par une équipe d'experts de la Banque africaine de développement (BAD), observe que malgré l'aspect négatif qui se manifeste dans la mauvaise exploitation de cette ressource naturelle pour générer l'électricité en faveur des communautés isolées à travers le continent, l'espoir est permis au regard des projets en cours d'exécution.
S'exprimant à l'occasion de la présentation de cette recherche, Emelly Mutambatsere, expert principal économiste à la BAD et co-auteur de cette étude, a mis un accent particulier sur le rôle de premier plan que les pouvoirs publics doivent assumer pour encourager les opérateurs économiques dans le secteur privé à s'investir dans ce domaine.
« Certes, le secteur public reste le principal acteur dans ce type de projets dans la phase actuelle - non seulement en qualité de mobilisateur de financements mais les gouvernements doivent intervenir en tant que partenaire principal pour assurer une bonne mise en exécution», a expliqué Mme Mutambatsere.
Même si le chiffre exact sur l'enveloppe à débloquer pour financer ce genre de projets reste à ce jour inconnu, les estimations contenues dans ce rapport montrent que la région d'Afrique du nord reste jusqu'ici la seule partie du continent qui a pu développer des mécanismes visant le développement du marché de cette énergie renouvelable directement tirée du vent, suivi respectivement par l'Afrique de l'est et australe.
Bien qu'elle soit dans certaines situations une condition du développement, les experts économistes sont convaincus que l'aide extérieure n'est pas à elle seule suffisante pour atteindre cet objectif, sans l'implication participative du secteur privé.
Pour Mme Mutambatsere, le défi à relever est pour les communautés locales en Afrique de saisir les opportunités de s'approprier de ce genre projets tout en essayant de mettre en place un système d'interaction avec une base de données concernant les potentialités disponibles en matière d'énergie éolienne à l'aide d'un mapping.
En somme, ce projet reste jusqu'ici dans la phase de démarrage étant donné que toute l'Afrique ne génère actuellement qu'un Gigawatt d'électricité à partir de quelques centrales éoliennes qui ont été érigées sur un financement d'une enveloppe de 1,8 milliard de dollars américains octroyés par les bailleurs.
La Banque africaine de développement, une des institutions financières qui investit dans le développement des infrastructures du continent, souligne une nécessite de mobiliser ressources supplémentaires dans le développement de marché de l'énergie éolienne qui a été jusqu'ici identifié comme l'un des principaux catalyseurs du développement socioéconomique du continent, poursuit la même étude.
Il est prévu que 16 autres projets du genre, en cours d'installation dans différents pays africains, vont générer une capacité supplémentaire estimée à un Gigawatt sans oublier un autre gigantesque projet de centrale éolienne en perspective qui sera installé dans la région du Sahara au Maroc, et devant générer pas moins que quelque 5 Gigawatts d'électricité, apprend-on auprès des experts.
Cette rencontre panafricaine, qui est organisée pour la première fois par un pays autre que celui abritant le siège de la Banque Africaine de Développement (BAD), la Tunisie ou l'Union Africaine (UA), l'Ethiopie rassemble quelque centaines de participants, notamment des spécialistes des questions économiques et de développement, des décideurs politiques, ainsi que des bailleurs de fonds.
Les participants à cette rencontre vont notamment se pencher sur les voies et moyens pour que le continent africain puisse maintenir une certaine stabilité macro-économique au regard de la crise financière mondiale sans précédent de par son ampleur dans plusieurs parties du monde et qui présente une menace sur la croissance du commerce et des investissements sur le continent.
Egalement, l'instabilité dans certaines zones du continent, notamment le Mali et la République Démocratique du Congo, a été évoquée comme un obstacle majeur à la mise en oeuvre des projets de développement durable.