Le continent africain doit relever plusieurs défis majeurs pour mieux assurer une bonne intégration régionale et exploiter les avantages qui en découlent, a recommandé jeudi à Kigali un panel d'experts économistes en marge de la septième Conférence économique africaine dont les travaux étaient arrivés jeudi à leur troisième journée.
Au cours d'un exposé-débat organisé en parallèle, lors de cette rencontre panafricaine, les intervenants ont estimé que pour aboutir à la mise en place d'un développement durable et à l'intégration régionale, les pays africains ont besoin d'adopter une série de stratégies.
« Les efforts d'intégration régionale en Afrique ont été entravés notamment par l'incidence des coûts de transport sur les choix d'exportation qui n'est pas identique pour tous les pays », a déclaré Simon Mevel, expert économiste à la Commission économique pour l'Afrique (UNECA).
M. Mevel s'exprimait lors d'une session qui avait pour thème : « Renforcement de l'intégration régionale en Afrique ». Selon lui, ce phénomène s'est toujours manifesté plus particulièrement là où une grande partie des produits domestiques font toujours l'objet d'échanges plus intenses au détriment des produits importés.
« S'il faut une intégration régionale fondé sur la libre circulation des personnes et des biens, tous les moyens requis en terme de réduction des tarifs douaniers devraient donc être garantis par les gouvernements africains", a déclaré M. Mevel.
De son point de vue, l'essentiel est [pour les pays africains] de s'assurer d'une mise en place des mécanismes leur permettant à relever autant de défis majeurs.
Une récente étude menée par la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (UNECA) montre qu'il faut en moyenne 31,5 jours pour exporter un produit en provenance d'un pays de l'Afrique subsaharienne vers un autre, alors que le processus de l'importation prend en moyenne 37,1 jours pour qu'une marchandise puisse arriver a sa destination finale.
M. Mevel qui abordait avec les participants la question sur l'intégration régionale pour un meilleur développement de l'Afrique, a indiqué que malgré les efforts d'intégration régionale qu'affichent les gouvernements africains pour surmonter ces difficultés à travers la création d'unions douanières, des entraves s'observent a travers de longues procédures administratives au niveau des douanes.
« Cette situation est l'une des causes majeures du retard observé lors des échanges croisés de produits commerciaux au niveau des blocs sous-régionaux en Afrique », a fait remarquer l'expert onusien.
Aux yeux des experts, il n'est pas surprenant qu'avec ce constat, le commerce intra-régional en Afrique reste relativement moins élevé avec seulement une proportion minime représentant 11 pour cent de l'ensemble de toutes les transactions commerciales en l'an 2010.
Paradoxalement, le rapport Doing Business 2012 de la Banque mondiale montre que même si l'Afrique subsaharienne a enregistré des progrès suite à des réformes adoptées pour faciliter le commerce intra-régional au cours des dernières années, cette partie du continent reste toujours à la traîne comparativement à d'autres régions.
« La seule difficulté qui persiste est la mise en place des systèmes de contrôle et de régulation qui incombe aux pouvoirs publics », ont déploré les experts économistes onusiens.