L'amélioration du bien-être pour tous nécessitera des réformes économiques audacieuses

5 Novembre 2012
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Réunis le vendredi 2 novembre à Kigali en séance de clôture, les participants à la septième Conférence économique africaine ont appelé les dirigeants africains à mettre en place des réformes audacieuses visant à appuyer la croissance économique du continent et à y accélérer le développement humain.

Au terme de quatre jours de travaux, ils ont souligné la nécessité pour les décideurs politiques de créer des économies diversifiées capables de générer des emplois, de déployer de meilleures politiques sociales et de favoriser la croissance inclusive. Les participants sont convenus que la mise en oeuvre d'une bonne gouvernance et d'une concurrence équitable aidera l'Afrique à atteindre ses objectifs de développement durable. Pour l'aider à réaliser son potentiel économique, réduire les risques politiques et renforcer la responsabilisation financière de manière à ouvrir de nouveaux marchés, l'Afrique aura besoin d'interventions judicieuses de la part de ses gouvernements.

La région Afrique est aujourd'hui en deuxième position mondiale pour le taux de croissance économique. Le président Paul Kagame du Rwanda, pays organisateur de la Conférence, pour la première fois, a déclaré qu'en cette ère d'incertitude économique, le monde entretenait de fortes ambitions à l'égard du continent africain.

Selon les Perspectives économiques africaines 2012, la croissance économique du continent, qui était de 3,4 % en 2011, devrait s'accélérer pour passer à 4,5 % en 2012 et atteindre 4,8 % en 2013.

« Certains pays ont même obtenu des résultats excédant les indications de ces statistiques. Et comme certains pays sur les autres continents montrent des signes de stagnation économique, des commentateurs en sont venus à penser que le tour de l'Afrique était enfin arrivé », a déclaré M. Kagame.

Toutefois, les taux de pauvreté restent obstinément élevés sur le continent, et les avancées de la santé, de l'éducation et de l'emploi y ont été trop lentes pour répondre aux besoins d'une population sans cesse croissante. Dans la conjoncture économique mondiale du moment, ces défis économiques deviendront probablement encore plus difficiles à relever.

« Les pays riches sont très concentrés sur la résolution de leurs propres problèmes immédiats », a déclaré M. Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement. « Comme nous le constatons dans les négociations sur les échanges commerciaux et le climat, ces pays n'ont pas un grand appétit pour les solutions multilatérales. Nous devrons donc nous hisser nous-mêmes hors de la pauvreté par le commerce et affronter les impacts du changement climatique ».

Au cours de la conférence de clôture, M. Mthuli Ncube, économiste en chef et vice-président de la Banque africaine de développement, a déclaré : « L'Afrique est promise à un meilleur avenir, et possède le potentiel de devenir le prochain marché émergent du monde d'ici la fin de la décennie, pour autant qu'elle mette en oeuvre les mesures qui conviennent en matière de politique, de protection sociale, d'éducation de qualité, de promotion du secteur privé et d'intégration régionale ».

M. Ncube a encouragé tout un chacun à « constater les progrès de la croissance inclusive en Afrique ». Il a également affirmé que les perspectives de croissance de l'Afrique dans le long terme étaient bonnes, car elles étaient favorisées à la fois par les tendances externes de l'économie mondiale et par les mutations internes des sociétés et des économies du continent.

Il a exprimé l'avis que les investissements en infrastructures y encourageront l'intégration et le commerce régionaux, conduisant à un environnement plus porteur pour la croissance économique et à l'essor de marchés, et ouvrant la voie à une accélération du développement humain.

« Des mesures délibérées de politique publique et des investissements ciblés s'imposeront pour que la croissance ne soit pas seulement rapide, mais pour qu'elle profite également à tous et qu'elle doit durable », a déclaré de son côté Mme Helen Clark, administratrice du PNUD, qui le 30 octobre avait inauguré la conférence aux côtés de M. Kaberuka. Et d'ajouter : « La marée montante sera capable de soulever n'importe quel bateau ».

Un des thèmes de la conférence était de trouver les moyens d'utiliser les ressources naturelles en vue de créer des avantages économiques pour les citoyens. Les panélistes ont déclaré que les pays d'Afrique étaient en mesure de réunir des capitaux en négociant des contrats internationaux à partir d'une position de force, en utilisant l'argent dégagé de contrats fonciers et miniers pour l'investir dans des infrastructures rurales, diversifier l'économie et faire progresser le capital humain.

« Si politiquement les leaders du continent agissent comme il convient, il ne fait pas de doute qu'ils privilégieront l'inclusion dans la quasi-totalité de leurs actions », a déclaré l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo.

Cette session 2012 de la Conférence économique africaine a également été marquée par l'attribution du prix de la meilleure communication soumise par un Africain de moins de 40 ans.

Quarante-trois communications avaient été présélectionnées sur un total de 500 soumissions. La communication de Dick Nuwamanya Kamuganga, intitulée « La coopération commerciale régionale intra-africaine peut-elle stimuler les activités d'exportation ? » avait rempli les critères de sélection fixés par le Consortium pour la recherche économique en Afrique en termes de méthode et de pertinence politique.

Organisée chaque année par la Commission économique pour l'Afrique (CEA), la Banque africaine de développement (BAD) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la conférence a réuni quelque 500 participants autour du thème « Le développement inclusif et durable à l'ère de l'incertitude économique ».

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