L'entreprise africaine au centre des débats
Le AFRICA CEO FORUM est la première rencontre internationale de haut niveau des dirigeants des grandes entreprises africaines. Il réunit les 20 et 21 novembre 2012, chefs entreprises, investisseurs, décideurs financiers, décideurs publics pour promouvoir les réussites du secteur privé africain, offrir une plateforme de dialogue de haut niveau et proposer des solutions stratégiques pour accompagner le développement de l'entreprise africaine et de ses marchés.
Plaçant l'entreprise africaine au centre des débats, le AFRICA CEO FORUM propose aux dirigeants de grandes entreprises et aux décideurs publics venus de toute l'Afrique de réfléchir ensemble aux priorités de développement qui s'imposent et construire l'avenir économique du continent.
Quelles politiques publiques pour le développement du secteur privé africain ?
Au cours de la deuxième plénière du Africa CEO Forum, consacrée aux politiques publiques, plusieurs points cruciaux ont été soulignés : donner la voix au secteur privé et aux syndicats, faciliter les échanges commerciaux, adopter des politiques équilibrées entre croissance et création d'emplois et développer un capitalisme d'État.
« Nous demandons la démocratisation de la définition des politiques publiques ». Albert Yuma, président du conseil d'administration de la Gécamines et patron des patrons en RD Congo, a résumé en une phrase la volonté du secteur privé africain de se placer au centre de la discussion sur les politiques publiques sur le continent.
« Il faut que toute politique publique fasse l'objet d'un consensus national, avec le secteur privé, la société civile et les partenaires sociaux. Tout cela doit reposer sur la confiance, notamment envers le secteur privé », a souligné en écho Mohamed El Kettani, président directeur général d'Attijariwafa Bank.
Associé lui aussi à la deuxième conférence plénière du Africa CEO Forum, intitulée « Quelles politiques publiques pour le développement de l'entreprise africaine », le ministre des Finances de Côte d'Ivoire, Charles Diby Koffi a souligné l'importance pour les gouvernements de mettre en place une plateforme de discussion et de ne pas prendre de décisions unilatérales.
Amine Tazi-Riffi (McKinsey) a plaidé pour une politique publique mixant stratégie sectorielle et décisions facilitant l'activité. « Le choix des secteurs prioritaires doit être équilibré entre la croissance du PIB, celle des exportations et celle de l'emploi », a ajouté le consultant, citant la grande distribution, l'agriculture et les services sociaux comme les secteurs les plus créateurs d'emplois en Afrique à l'avenir.
Quelles priorités pour le secteur privé africain ?
La nécessité de la montée d'un véritable capitalisme d'État africain, capable de gérer au mieux les impératifs de gouvernance et de déploiement d'une stratégie économique nationale, a également été soulignée. « Trop souvent, nous négligeons l'importance d'un tel capitalisme dans les pays émergents », a souligné Amine Tazi- Riffi. Albert Yuma a quant à lui parlé de nationalisme partagé entre le secteur privé et les gouvernements. « Les États chinois ou singapouriens aident leurs compagnies, notamment à l'étranger », a rappelé Hischam El-Agamy, directeur général de l'IMD Lausanne.
L'importance de faciliter la création d'entreprises, de disposer d'électricité et de financements et de protéger les investisseurs ont également été soulignées.
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Lotfi Madani