Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et l'Agence marocaine de l'énergie solaire (MASEN) ont procédé, sous la présence effective du Roi Mohamed VI, le 19 novembre à Rabat, à la signature des accords de prêts et de garanties relatifs au projet de la première phase de la centrale solaire de Ouarzazate. Les accords sont d'un montant de 238,12 millions d'euros, soit un total de 2.7 milliards de dirhams. Ce financement est constitué de 168 millions d'euros provenant des ressources propres de la BAD et d'un prêt concessionnel de 100 millions de dollars du Fonds pour les technologies propres (FTP), dont la BAD est l'agence d'exécution.
Ces deux prêts visent à cofinancer la centrale solaire concentrée dont l'objectif est de produire 160 MW d'énergie dans sa première phase et de porter cette capacité d'ici 2015 à environ 500 MW, ce qui fera d'elle la plus grande centrale d'énergie solaire concentrée (ESC) dans le monde. Le projet est structuré sous la forme d'un partenariat public-privé (PPP) conclu entre MASEN et un consortium international.
La représentante résidente de la BAD au Maroc, Mme Amani Abou-Zeid, a indiqué que « Le Maroc est devenu l'un des pionniers du développement des énergies renouvelables à grande échelle, et nous sommes fiers de soutenir cet essor. Les enseignements tirés de ces projets vont éclairer les efforts réalisés à l'avenir dans ce pays, en Afrique et dans le monde entier ».
Elle a précisé que cette opération est la troisième du genre financée par la Banque dans le domaine des énergies renouvelables au Maroc. Elle vient après celle de la Centrale Thermosolaire d'Ain Beni Mathar, financé à 80% par la BAD, ainsi que 373 millions d'euros et 125 millions de dollars approuvés par la Banque au profit du Programme intégré éolien, hydraulique, soit un total de plus de 11 milliards de Dirhams d'investissements dans le secteur des énergies renouvelables.
Cette nouvelle intervention renforce le positionnement de la BAD et la place comme premier bailleur de fonds du Maroc et surtout dans le secteur de l'énergie, indiquant que le projet s'inscrit pleinement dans la stratégie BAD-Maroc pour la période 2012-2016, dont l'un des piliers principaux et le soutien au développement des infrastructures « vertes ».
L'analyste financier de la BAD, M. Wadii Rais, a indiqué que le projet solaire de Ouarzazate aura des impacts socio-économiques positifs pour le Maroc et la région avec notamment des gains de productivité certains pour les secteurs productifs (services et manufactures), les rendant plus compétitifs. Les économies prévues en matière d'achat des hydrocarbures et l'obtention de revenus sur la vente des crédits carbone induiront des avantages sociaux positifs.
Par ailleurs, les travaux de réalisation des infrastructures présentent de réelles opportunités d'emploi pour les jeunes et des possibilités de marchés pour les PME et PMI. Il est prévu que 30% des fonds investis dans le projet serviront à l'acquisition des biens, fournitures, travaux et services sur le marché marocain. Les études relatives au déploiement de la centrale solaire permettent d'envisager la création de près de 500 emplois sur site pendant la phase de mise en oeuvre du projet et près de 50 emplois permanents pendant la phase exploitation du projet.
Le partenariat et la collaboration entre le Groupe de la Banque et le Royaume du Maroc remonte déjà à plus de 40 ans. Le portefeuille actif de la Banque au Maroc s'élève à environ 2,5 milliards d'euros, soit près de 28 milliards de Dirhams. Ce niveau d'engagement est un indicateur éloquent du dynamisme et de l'exemplarité de la coopération entre la Banque et le Royaume du Maroc, de la convergence des efforts et des attentes dans des secteurs stratégiques pour le développement du pays.
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Amani Abou-Zeid