Une consultation « Jeunes-Etudiants » a été organisée par la Banque Africaine de Développement (BAD) le 22 novembre 2012 à la Cité des Sciences de Tunis. Étaient également présents des enseignants de diverses universités tunisiennes.
Devant une assistance de près de 120 jeunes, la Directrice du Département du Développement Humain de la BAD, Docteur Agnès Soucat, a présenté les grandes lignes de la Stratégie de Développement du Capital Humain pour les années 2013-2017 en cours d'élaboration.
Le point de départ de cette stratégie consiste à mettre en place les conditions favorables à l'exploitation du dividende démographique en Afrique dans les prochaines décennies. « En effet, la dynamique de la population en Afrique devrait permettre au continent de disposer du plus grand réservoir de main-d'oeuvre au monde devant la Chine et l'Inde. Ce potentiel serait d'autant plus important qu'un investissement en capital humain permettrait d'accroître ses rendements et de pousser l'Afrique vers une dynamique de croissance et de prospérité », a déclaré Docteur Soucat.
La volonté de la BAD est d'accompagner le continent vers un nouveau modèle d'éducation exploitant les possibilités offertes par les nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) et articulant davantage les compétences développées dans le secteur éducatif aux besoins du marché du travail. Une démarche qualité touchant tous les aspects de l'enseignement devrait être mise en avant. La valorisation de l'enseignement technique et professionnel est également au coeur de cette nouvelle vision de la Banque.
Le responsable de l'emploi des jeunes au sein du département du développement humain de la BAD, Amadou Bassirou Diallo, a, de son côté, mis l'accent sur la nécessité d'enraciner l'esprit d'initiative au sein des populations jeunes. Il a appelé les jeunes tunisiens à « regarder davantage du côté du Sud, plutôt que du côté du Nord où leurs regards sont souvent attirés ». Les opportunités sont nombreuses dans le continent africain pour les jeunes créateurs d'entreprises tunisiennes afin de valoriser leurs innovations et disposer d'un marché plus large. A cet égard, un exposé de «Souk At-tanmia», un projet de création d'une centaine d'entreprises que la BAD est en train de mettre en place avec 19 autres partenaires, a été présenté par son responsable, Mamadi Keita.
L'assistance a dialogué avec les responsables de la BAD autour de sujets aussi variés que la singularité de la Tunisie qui a entamé son dividende démographique et semble être en phase de transition, la nécessité de mettre en place un système de mobilité des enseignants et des étudiants au sein de l'Afrique, les spécificités de l'action de la BAD comparativement aux autres donateurs internationaux, les nouvelles démarches pour la valorisation de l'Agriculture spécialement pour promouvoir le développement régional et local, les initiatives de dynamisation des enseignements professionnels en Tunisie, la nécessité d'une prise en charge d'actions pilotes de formation des formateurs, la mise en place de programmes ciblés vers les populations « jeunes diplômés au chômage » pour les recycler ou les réorienter vers d'autres filières ou encore la fuite des cerveaux.
Certains étudiants ont exprimé le souhait que la BAD les accompagne dans la mise en oeuvre de leurs propres projets, ou encore qu'elle consolide des projets existants. Les responsables ont longuement répondu à leurs questions en promettant d'inscrire certaines de leurs propositions dans la future stratégie.