La Banque africaine de développement (BAD) a mis à l'honneur les populations autochtones d'Afrique en leur dédiant les 11 et 12 février à Tunis un forum sur le thème « Les questions de développement des populations autochtones en Afrique ». Pendant deux jours, des spécialistes ont débattu des enjeux de développement les concernant. Il s'est agi de proposer des solutions pragmatiques à leur préoccupation de reconnaissance, de préservation de leur environnement, et surtout de leur inclusion dans le processus global de développement dans leurs régions respectives.
Qui sont les populations autochtones ? Que signifie le concept autochtone ? Ce sont là les questions qui ont structuré les premiers débats. Cette approche de définition conceptuelle fut même l'un des premiers points d'achoppement. « Nous sommes tous les autochtones de quelque part », a plaisanté Kahinda Otafire, ministre ougandais de la Justice et des Affaires constitutionnelles, avant d'indiquer que la création et la distribution des richesses constituent plutôt l'enjeu principal du développement des communautés locales africaines.
Une position partagée en partie par la ministre déléguée des chefferies et des affaires traditionnelles de Zambie, Berinda Kawandami. Tout en rendant hommage aux 73 tribus et 287 chefs traditionnels que compte son pays, Kawandami a insisté sur la nécessité de créer, pour chacune des communautés, des opportunités économiques novatrices et spécifiques.
La question de l'intégration économique a été largement débattue, car ces populations se sentent marginalisées ou même parfois spoliées de biens, notamment de terres, dont elles disent être les véritables propriétaires. Cette question a fait consensus parmi les participants du forum. Pour l'Economiste en chef et Vice-président de la BAD, Mthuli Ncube, il faut faire des populations autochtones africaines, non pas des victimes, mais des partenaires autant que des bénéficiaires du développement du continent. Et d'ajouter que la question des populations autochtones est au centre des préoccupations de la BAD qui n'a de cesse de promouvoir la « croissance inclusive ».
Le forum a vu la participation d'experts internationaux, de représentants des communautés autochtones, de ministres africains et de fonctionnaires de la BAD.
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Faiza Kadija Ghozali