Réuni à Durban, le groupe des BRICS a acté le principe de la création d'une Banque de développement sous leur égide. Une initiative saluée par Donald Kaberuka, président de la BAD.
Grande première africaine, les 26 et 27 mars 2013. Le continent a accueilli, en sa pointe extrême-sud à Durban, la rencontre annuelle du groupe des BRICS - qui, outre le Brésil, l'Inde, la Chine et la Russie, comprend l'Afrique du Sud depuis avril 2011.
« BRICS et Afrique : un partenariat pour le développement, l'intégration et l'industrialisation » était le thème de ce 5e sommet des BRICS abrité par la nation Arc-en-ciel. Une douzaine de dirigeants africains - chefs d'Etats et de gouvernements - étaient d'ailleurs conviés à l'évènement.
Fait notable, devançant les relations commerciales et économiques intra-membres, les échanges entre les pays BRICS et l'Afrique tout entière sont en pole position : en dix ans, ils ont été multipliés par dix, atteignant quelque 340 milliards de dollars EU en 2012 - contre 282 milliards de dollars environ pour les BRICS. Ces dernières années, le continent africain aurait même capté 25 % du total des Investissements directs étrangers (IDE) en provenance des BRICS.
Ce sommet des Cinq grands émergents à Durban a donné lieu à une annonce majeure : le lancement officiel des négociations pour la création d'une banque de développement « Sud-Sud » - un projet esquissé en 2011, lors du Sommet de New Delhi.
Le rôle de cette future institution bancaire multilatérale : Financer les projets d'infrastructures et de développement au sein de l'espace BRICS - voire au-delà. Un rôle crucial, confirmé par le président sud-africain Jacob Zuma : « Nous avons décidé d'ouvrir des négociations formelles pour fonder une nouvelle banque de développement menée par les BRICS, destinée à nos propres besoins en infrastructures qui sont considérables, environ 4 500 milliards de dollars ces cinq prochaines années, mais aussi pour coopérer avec les autres marchés émergents et les pays en développement à l'avenir ».
Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD), a salué l'initiative, jugeant qu'une telle institution pourrait être complémentaire des structures existantes, et aider ainsi à une mobilisation et une mutualisation des fonds en faveur des projets développement : « Je crois vraiment que le temps est venu de lancer cette banque ». Mais d'émettre aussitôt quelques conseils, à valeur de mise en garde, notamment sur la nécessité de clarifier le mandat de la future structure.
De fait, après la déclaration de principe, reste à définir les modalités pratiques. Nul accord n'a encore été trouvé quant à la répartition du capital de la future banque. La même somme pour chacun des pays BRICS ou une quote-part variable mais proportionnée ? Tous n'ont pas le même poids économiques, ni les mêmes moyens.
Parions que les BRICS sauront trouver des solutions concrètes, et apporter ainsi une nouvelle pierre à l'édifice du développement.
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Faiza Ghozali