La téléphonie mobile pour améliorer l'accès aux services financiers en Afrique

30 Mai 2013
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Le secteur financier peine à se développer en Afrique, où peu de personnes détiennent un compte en banque. Comment améliorer l'accès aux services financiers dans le continent?

Quels sont les défis auxquels sont confrontées les populations? C'est sur ces questions que des experts ont planché le 29 mai aux Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) à Marrakech. Le thème du Forum était : "Inclusion financière en Afrique".

Une grande partie de la population en Afrique est toujours exclue du système financier. Le taux de bancarisation n'est seulement que de 23% dans le continent. En Afrique centrale, il n'est que de 11%, et au Niger de 2%, ont affirmé les panélistes qui ont étudié la question.

Quel est la raison de ce faible taux de bancarisation ? « D'abord, les populations n'ont pas d'argent à épargner et déposer dans les banques. Ensuite, ouvrir un compte en Afrique coûte très cher », explique Fabrizio Fraboni, expert à l'International Finance Corporation.

De même, les petites et moyennes entreprises qui jouent un rôle clé dans le développement économique du continent n'ont également pas accès aux services financiers.

D'autre part, les agences bancaires sont difficiles d'accès pour les populations rurales notamment, a souligné Angela Hansen, représentante du Bureau mondial de la sécurité alimentaire. Selon elle, « les habitants des zones rurales souffrent d'analphabétisme, donc ils ne maîtrisent pas le fonctionnement du système bancaire, tel que les taux d'intérêts. »

Depuis les années 90, « les économies africaines ont mis l'accent sur le micro-crédit. Pour autant, il n'a pas permis d'améliorer l'accès aux systèmes financiers, » note pour sa part le ministre tanzanien des Finances, William Mgimwa.

Face à ce constat, comment améliorer l'accès aux services financiers dans le continent? La téléphonie mobile est l'une des réponses à cette question, selon les intervenants. D'autant que ces dernières années, le nombre d'abonnés a explosé en Afrique, atteignant 600 millions.

Ne disposant pas de compte bancaire, beaucoup d'Africains effectuent des paiements à travers leur téléphone portable. « Ce qui signifie que si nous développons ce type de service, nous pouvons améliorer l'accès aux services bancaires », selon Fabrizio Fraboni de l'International Finance Corporation.

Toutefois si ce type de système est développé, il est primordial qu'il soit réglementé, ont unanimement affirmé les panélistes. D'autant que les services financiers sur le continent ne sont pas toujours de bonne qualité, en raison de l'absence de la concurrence.

Selon eux, « il est important de faire comprendre aux populations les subtilités du système financier. » Les emprunteurs en effet peinent à rembourser leur crédit. Beaucoup de foyers utilisent leur prêt pour résoudre leurs besoins immédiats. Ils ne disposent ensuite plus suffisamment de fonds pour honorer leur engagement.

Il y a une relation étroite entre l'essor du secteur financier et le développement économique, selon le ministre tanzanien des Finances William Mgimwa. Pour lui, l'amélioration de l'accès au secteur financier permettra aussi au secteur agricole de se développer.

Si les populations des zones rurales accèdent plus facilement au crédit, elles peuvent investir cet argent dans du matériel plus sophistiqué pour améliorer leur productivité et rendement, assure-t-il. « L'agriculture doit être mise au cœur du développement économique en Afrique », a insisté le ministre.

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