En septembre 2013, la Banque africaine de développement (BAD) sera l'hôte d'une table ronde de bailleurs de fonds, afin d'aider à lever des fonds en faveur du plan d'investissement quinquennal 2013-2017 de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT).
C'est ce qu'ont déclaré des responsables des deux institutions, le 11 juin dernier, lors d'une réunion au siège de la BAD, à Tunis.
C'est à la demande de la Commission, qui espère collecter 85 millions d'euros pour financer son premier plan quinquennal, que la BAD a accepté d'accueillir la table ronde.
Le lac Tchad, qui a vu sa superficie passer de 25 000 km2 dans les années 1960 à 2 500 km² aujourd'hui, est menacé de disparition. Or des millions de personnes dépendent du lac pour leur subsistance.
Huit pays - Algérie, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Libye, Niger, Nigeria et Soudan - se partagent le bassin du lac Tchad. Quelque 30 millions de personnes y vivent.
« Le recul du Lac Tchad, l'avancée du désert et le déclin des activités agricoles, pastorales et halieutiques, constituent une grave menace pour les 30 millions de personnes qui habitent dans le bassin du lac Tchad, et dont la survie dépend de son écosystème, qui se dégrade, ainsi que de ses ressources naturelles, en baisse », peut-on lire dans un document de la Commission du bassin du lac Tchad.
Le document poursuit : « La sauvegarde du lac Tchad, au bénéfice de millions de personnes qui vivent de ses ressources agricoles halieutiques et pastorales, est une riposte indispensable à la pauvreté dans cette région. À cet effet, la CBLT a développé un plan d'action stratégique, qui peut se déployer en plans d'investissement quinquennaux ».
Le premier de ces plans quinquennaux a été adopté lors du 14e Sommet des chefs d'État et de gouvernement de la CBLT, qui s'est tenu à N'Djamena, au Tchad, le 30 avril 2012. Ce plan souhaite inverser la tendance à la baisse des conditions de vie des populations qui dépendent du bassin du lac Tchad. Contrer la dégradation des ressources du bassin et veiller à la préservation de son écosystème, en sont les principaux objectifs.
Ce plan d'investissement quinquennal porte également sur la protection des cultures vivrières autour du lac ; l'amélioration, en quantité et en qualité, de l'eau ; la lutte contre la pollution de l'eau ; et sur le renforcement des capacités en termes de gestion.
La Commission a nommé l'ancien chef d'État nigérian, Olusegun Obasanjo, comme porte-flambeau pour diriger les efforts de collecte de fonds, destinés à financer le plan d'investissement de cinq ans. Il est assisté d'Arba Diallo, ancien secrétaire exécutif de la Convention sur la lutte contre la désertification (CCD). Tous deux devraient mener la mobilisation des ressources auprès des donateurs, et former « une véritable commission internationale pour la sauvegarde du lac Tchad ».
Ils chercheront à obtenir des engagements fermes et des promesses de fonds pour tous les projets et programmes soumis pour financement, et déploieront tous leurs efforts en vue d'assurer une participation de haut niveau à la table ronde. Pour ce faire, Obasanjo et Diallo effectueront des missions en Amérique du nord et du sud, en Europe, en Asie, dans les pays du Golfe et en Afrique.
La délégation dépêchée par la CBLT à la BAD était composée de Issoufou Issaka, ministre de l'Eau et de l'environnement du Niger et président du conseil des ministres de la CBLT ; Sanusi Imran Abdullahi, secrétaire exécutif ; Alex Bleriot Momha, directeur du renforcement des capacités, de l'information et du suivi des données ; Nadjingen Titdjebaye, directeur des finances et du matériel.
Dans la matinée du 11 juin 2013, la délégation s'est entretenue avec Aly Abou-Sabaa, vice-président des Opérations sectorielles de la BAD. L'après-midi a été consacré à une séance de travail avec une délégation de la Banque composée de Keba Ba, chef de division au département Eau et assainissement (OWAS) ; Modibo Traore, du département Agriculture et agro-industrie (OSAN) ; Khadidia Diabi, chargée principale de programmes au département Région centre (ORCE).
La délégation a poursuivi ses entretiens avec la Banque le 12 juin, avant de se réunir avec la directrice du département ORCE, Marlene Kanga, et le directeur par intérim d'OSAN, Abdirahman Beileh.