Le Conseil d'administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, ce 22 juillet 2013, un programme dédié aux micro, petites et moyennes entreprises (PME) en Afrique.
Etalé sur quatre ans, ce programme de financement d'un montant de 125 millions de dollars EU est complété par une série de mesures d'assistance technique, équivalent à un don de 3,98 millions de dollars EU, du Fonds d'assistance au secteur privé africain (FAPA).
Le programme octroiera des lignes de crédit standardisées - la plupart en monnaie locale -, et une assistance technique aux institutions financières ciblées, notamment dans les pays à faible revenu des cinq sous-régions d'Afrique. Il permettra, à des milliers de PME (dont certaines dirigées par des femmes et des jeunes), d'accéder à d'importantes ressources sur le long terme, aidant ainsi à créer des emplois, à réduire la pauvreté et à favoriser une croissance pour tous sur le continent.
Le secteur des PME est crucial pour la croissance de l'Afrique, contribuant pour plus de 45 % à l'emploi et pour 33 % au PIB du continent. Cependant, celles-ci continuent de faire face à de nombreux obstacles. Des études montrent que plus de 70 % des PME accèdent difficilement au financement sur le moyen/long terme, ce qui entraîne un déficit de financement de plus de 140 millions de dollars EU pour les PME, uniquement pour l'Afrique.
Les institutions financières locales performantes qui ciblent les PME peinent à mobiliser des ressources sur le plus long terme auprès des marchés des capitaux ou d'autres financiers potentiels. Ainsi, près de 60 % des prêts disponibles le sont pour moins d'un an. De plus, les institutions financières ne disposent pas, ou peu, de connaissance ni de système pour évaluer et suivre les projets des PME, ce qu'elles compensent en exigeant des garanties parfois très onéreuses et souvent indisponibles.
Pour relever ces défis, la BAD, grâce à ce programme dédié aux PME, fournira le financement à long terme nécessaire et une assistance technique qui permettent de faire face aux nombreuses contraintes que rencontrent les 25 institutions financières que compte le programme, et les PME qui composent leur clientèle à travers l'Afrique.
Ledit programme bénéficiera du soutien du Fonds d'assistance au secteur privé africain (FAPA), qui octroiera un don de 3,98 millions de dollars EU, destiné à offrir un soutien technique pour renforcer les capacités des 25 institutions financières participantes. pour améliorer leur efficacité opérationnelle dans des domaines tels que l'évaluation des crédits et la gestion des risques, favorisant ainsi un meilleur accès au financement et une croissance durable pour les MPME africaines.
Le FAPA est un fonds fiduciaire thématique multi-donateur financé par le gouvernement du Japon, la BAD, la Banque autrichienne de développement et le gouvernement autrichien, qui accorde des dons sous forme d'assistance technique et de renforcement des capacités afin de soutenir la mise en œuvre de la stratégie de développement du secteur privé de la BAD.
En l'occurrence, ce don du FAPA de 3,98 millions de dollars EU pour le programme de la BAD dédié aux PME est le plus important octroyé de toute l'histoire du FAPA.
Améliorer l'accès au financement des populations urbaines et rurales, qui dépendent d'activités à petite échelle, permettra de les aider dans leur quotidien, ainsi que leurs familles et communautés. Les femmes, très souvent actives dans de petites entreprises en zones rurales, bénéficieront d'autant plus de la portée élargie de cette assistance.
Les impacts sociaux escomptés du programme seront importants, au vu du soutien particulier apporté aux institutions de microfinance dans les pays à faible revenu et les États fragiles, renforçant ainsi l'accès au financement pour les micro et petites entreprises dans les communautés jusqu'ici fortement sous-financés à plus long terme, favorisant ainsi la réduction de la pauvreté et l'inclusion sociale.
En outre, le programme contribuera de manière significative au renforcement du marché des capitaux, au développement du secteur privé et à l'augmentation des revenus des gouvernements.