Omar Guelleh, président de Djibouti, en est convaincu : ce projet « vise à réduire significativement la facture énergétique, qui pèse lourdement, tant sur la compétitivité de notre économie que sur le niveau de vie de nos populations ». L'objectif est d'améliorer l'accès à l'électricité en Éthiopie et à Djibouti, à des prix abordables, tout en renforçant la coopération régionale en matière d'échanges d'énergie électrique.
Partenaire actif dans la mise en œuvre de l'interconnexion, la Banque africaine de développement a investi 95 millions de dollars EU dans ce projet. Officiellement inaugurés en octobre 2011, les 283 kilomètres de ligne électrique reliant l'Éthiopie à Djibouti, d'une capacité de transmission de 230 kV, permettra à Djibouti d'importer jusqu'à 60 MW d'électricité. Cette ligne devrait rapporter à l'Éthiopie 1,5 millions de dollars EU au moins par mois, et libérer en partie Djibouti de sa dépendance vis-à-vis des centrales à fossiles et des groupes électrogènes.
Le projet a employé environ 1 190 personnes en Éthiopie et 460 à Djibouti. Outre de nouvelles opportunités d'emploi, il a également permis des transferts de connaissances et de savoir-faire auprès des sous-traitants à Djibouti et en Éthiopie. L'achat d'énergie hydro-électrique à bas prix devrait aider Djibouti à mettre fin à la production d'électricité à base d'énergies fossiles, et à faire des économies en réduisant ses importations de pétrole. L'interconnexion permet aussi aux deux réseaux de se venir en aide en cas d'urgence.
Le FAD : financement, préparation du projet, conseils et rôle d'intermédiaire
Le FAD-11 a consenti un prêt de 42,89 millions de dollars EU à l'Éthiopie, et un prêt/don de 54,79 millions de dollars EU pour cofinancer le projet avec la Compagnie éthiopienne d'électricité (EEPCo), le ministère de l'Économie et des Finances, et avec Électricité de Djibouti (EdD).