« Accès à l'énergie en Afrique : facteurs clés de succès pour le développement de projets durables », c'est le thème abordé lors d'un atelier, mercredi 18 septembre 2013, par la coordinatrice du portefeuille Climate Investment Funds à la Banque africaine de développement (BAD), Mafalda Duarte, et quatre autres intervenants.
Il s'agit du président fondateur de l'ONG Africa Express, Jeremy Debreu, du chef de mission Accès à l'énergie à Electricité de France (EDF), Jean-Claude Houssou, de la Directrice Afrique de l'ouest de l'ONG Groupe Energies renouvelables, Environnement et Solidarités (GERES), Géraldine Pallière et d'un représentant de Schneider Electric, Thomas André.
Les experts ont ainsi pu exposer le parcours réservé au porteur de projet d'accès à l'énergie en Afrique devant s'intégrer au cœur d'un dispositif complexe. Celui-ci se compose du gouvernement et des autorités, des partenaires financiers et techniques, du tissu local, social et entrepreneurial.
Si la solution technique représente une partie significative du succès d'un projet de service énergétique, un management efficace est fondamental, notamment en ce concerne la capacité d'adaptation, et d'identification de solutions sociales et pragmatiques.
Les discussions étaient enrichies par la projection d'une vidéo présentant les bonnes pratiques et enseignements observés dans 25 projets d'énergie en Afrique. Il s'agit d'une étude de l'ONG Africa Express, auprès de 22 pays, dans le cadre de l'Année internationale de l'énergie durable pour tous célébrée en 2012.
Au Kenya, la centrale géothermique de Menengaï financée par la BAD, la Banque mondiale et l'Agence française de développement (AFD) a été filmée. Il s'agit d'un projet d'infrastructure très important complémentaire des projets énergétiques ruraux.
Les recommandations
Les recommandations portent essentiellement sur l'appropriation locale et nationale, le partenariat avec les autorités locales et la rémunération à moindre coût du service énergétique qui permettent la durabilité du projet, la formation et le développement des compétences, la création d'emploi, l'accès aux financements et le soutien à l'entreprenariat social dans les énergies durables.
S'agissant de l'allègement du dispositif concernant la mise en place des projets sur le terrain, il est nécessaire que tous les acteurs concernés s'assoient autour d'une table pour trouver ensemble, des solutions. La volonté politique doit être réelle, le cadre législatif et règlementaire clair, applicable et appliqué avec des délais réduits.
Plus de 580 millions de personnes n'ont pas accès à l'électricité en Afrique. Or, le développement est étroitement corrélé à l'énergie. Obtenir l'accès aux services énergétiques modernes pour les populations qui en sont dépourvues constitue une des conditions nécessaires pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement.
L'aide au développement en matière d'énergie doit donc contribuer aux trois piliers du développement durable : le développement économique, avec l'accès à l'énergie aux plus pauvres et la réduction de la dépendance énergétique des pays en développement ; le progrès social ( électricité pour les écoles, les centres de santé, renforcement de l'équilibre ville-campagne et de la cohésion sociale) ; la protection de l'environnement (prévention du réchauffement climatique et de la désertification, protection des forêts, pollutions diverses).
6ème Forum mondial Convergences/Energie-environnement : que fait la BAD en appui aux PMR ?
La BAD est engagée auprès de ses pays membres régionaux (PMR) confrontés à un accès inadéquat à des services énergétiques modernes, fiables et à un coût abordable, en particulier pour les populations à faible revenu.
Elle les accompagne afin qu'ils soient en mesure de répondre aux préoccupations environnementales locales et mondiales, en particulier le changement climatique, et de réduire de façon significative la dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles qui sont souvent importés.
La Banque est donc déterminée à soutenir l'adoption progressive par les PMR d'une trajectoire de croissance durable et sobre en carbone. Neuf principes clés guident ses interventions dans le secteur de l'énergie : garantir la sécurité énergétique et élargir l'accès pour tous ; progresser vers les énergies propres ; renforcer la gouvernance au niveau national ; innover en vue d'accroître les flux financiers dans le secteur de l'énergie ; appliquer les principes de l'efficacité de l'aide ; promouvoir la responsabilité environnementale et sociale ; intégrer les réponses au changement climatique ; promouvoir la diffusion du savoir et intégrer la dimension genre.
L'accent est mis sur les sous-secteurs les plus susceptibles de répondre à la demande d'énergie actuelle et future, tout en contribuant au développement d'un secteur énergétique durable. Il s'agit notamment des énergies renouvelables ; des combustibles fossiles, à savoir le charbon, le pétrole et le gaz ; du transport et de la distribution d'électricité; de la coopération régionale ; et de l'efficacité énergétique au niveau de l'offre et de la demande.
Cependant, le niveau d'accès à l'énergie variant d'une région et d'un pays à l'autre sur le continent, en fonction des dotations en ressources énergétiques disponibles, la Banque adapte les stratégies d'approvisionnement aux besoins spécifiques des pays et des populations.
Ainsi, et dans certains cas, de gros projets d'interconnexion sont créés entre deux ou plusieurs pays à l'image de celle entre l'Ethiopie et Djibouti.