En moyenne, 40 % à 60% des dépenses publiques en Afrique sont consacrées aux secteurs sociaux, tels que l'éducation et la santé. Or, une utilisation inefficace des ressources peut avoir un impact négatif sur le capital humain et, partant, de terribles conséquences sur la croissance économique inclusive. C'est dans ce contexte, où la valeur de chaque dollar investi est cruciale, que le renforcement de la gouvernance et de la redevabilité deviennent des priorités.
Conformément à sa Stratégie 2013-2022 et aux efforts qu'elle déploie en faveur des compétences et des technologies, la Banque africaine de développement (BAD) a mis en œuvre un programme sur l'optimisation des ressources, qui entend renforcer les capacités des acteurs clés des dépenses sociales en Afrique. Ainsi, la première formation sur l'optimisation des ressources, la soutenabilité et la redevabilité dans les secteurs sociaux s'est tenue du 4 au 7 novembre à Dar es-Salaam.
De hauts fonctionnaires des ministères des Finances, de la Santé et de l'Éducation, des membres d'organisations de la société civile, ainsi que les partenaires au développement du Kenya, de la Tanzanie, de l'Ouganda, du Rwanda et de la Zambie, n'ont pas manqué de participer à ce programme de formation inédit.
« Les investissements durables et responsables en matière de santé renforceront l'optimisation des ressources, et contribueront fortement à améliorer notre qualité de vie celle de nos populations et de nos pays. Il est amplement prouvé que ceci est possible sur le continent », a déclaré William Ngimwa, ministre tanzanien des Finances, lors de son discours à l'occasion du Dialogue de haut niveau sur l'optimisation des ressources, la soutenabilité et la redevabilité dans le secteur de la santé, qui a eu lieu en juillet 2012 en Tunisie.
Une cinquantaine de ministres africains des Finances et de la Santé avaient approuvé la Déclaration de Tunis au cours de ce Dialogue de haut niveau. Cette déclaration a jeté les bases d'une collaboration renforcée entre les ministères des Finances et de la Santé en Afrique et d'un rôle accru des parlementaires et des organisations de la société civile, dans l'optimisation des ressources investies dans les secteurs sociaux.
« La Banque s'est engagée à appliquer les recommandations de la Déclaration de Tunis. C'est pour cette raison que nous avons mobilisé des partenaires de financement pour concevoir le premier programme de formation de ce genre, qui puisse améliorer l'optimisation des ressources dans les secteurs sociaux en Afrique », a souligné Agnès Soucat, directrice du Département du développement humain à la BAD.
La BAD, en collaboration avec l'Harmonisation pour la santé en Afrique (HHA), la Communauté est-africaine (CEA), l'Initiative africaine concertée sur la réforme budgétaire (CABRI), la fondation Bill and Melinda Gates, l'Initiative Clinton pour l'accès à la santé ainsi que l'agence norvégienne de coopération pour le développement (NORAD) et l'Alliance mondiale pour les vaccins et l'immunisation GAVI, ont organisé et financé ces quatre jours de formation.
Près de 65 participants se verront exposer les différentes stratégies et outils divers permettant d'améliorer l'optimisation des ressources dans les secteurs sociaux.
« Un des meilleurs exemples pour améliorer l'optimisation des ressources dans le secteur de la santé est le Rwanda», a déclaré Richard Sezibera, secrétaire général de la Communauté est-africaine (CEA). « Le pays a été en mesure de transformer un système de santé des plus faibles en un système qui excelle par ses résultats socio-économiques, et ceci, grâce à l'utilisation d'instruments, tels que le financement axée sur les résultats », a-t-il ajouté.
Ce programme de renforcement des capacités sera également l'opportunité, unique pour les participants, de :
discuter des principaux défis et partager les connaissances et meilleures pratiques des stratégies mises en œuvre pour optimiser les ressources ;
renforcer les capacités des acteurs-clés (finance, santé, éducation et société civile) pour améliorer le dialogue et jouer efficacement leur rôle dans l'optimisation des ressources ;
continuer à développer des méthodologies et outils de formation adaptés aux secteurs de la santé et des finances ;
identifier les domaines de renforcement des capacités sur l'amélioration de l'optimisation des ressources ;
explorer les possibilités de partenariat avec des institutions de formation, pour mettre en place un programme de renforcement des capacités, qui soit à la fois pérenne et à grande échelle.
Contexte :
En juin 2013, la BAD a approuvé un fond multidonateur de 5,7 millions de dollars EU avec le soutien du gouvernement norvégien et du GAVI.
La BAD a également développé un programme conjoint avec la Harvard School of Public Health (HSPH), qui organise chaque année un Forum ministériel des ministres des Finances, qui réunit à l'Université de Harvard (Boston, MA, Etats-Unis) des ministres des Finances africains ainsi que des intervenants réputés et des anciens ministres venus du monde entier.