103 ans. C'est l'âge de la Southern African Customs Union (SACU), l'union douanière née le 29 juin 1910 en Afrique australe, sous le nom de Customs Union Agreement (CUA).
Celle-ci rassemblait alors l'Union sud-africaine et la Haute Commission des territoires du Bechuanaland (actuel Botswana), du Basutoland (actuel Lesotho) et du Swaziland, sous mandat britannique. A dire vrai, il a même existé un embryon d'union douanière dès le 19e siècle : une Customs Union Convention a été paraphée en 1889, par la colonie britannique du Cap d'Espérance et l'Etat boer de la République d'Orange.
1969 : la CUA rebaptisée SACU
L'accord de 1910 instituant l'Union douanière de la CUA a tenu bon jusqu'en 1969. Cette année-là, de nouvelles négociations ont été engagées entre Etats souverains, le Botswana et le Lesotho ayant obtenu leur indépendance trois ans plus tôt. Nouvelles dispositions obligent, la Customs Union Agreement change de nom, rebaptisée Southern African Customs Union (SACU). Les monnaies des Etats membres sont indexées sur le rand sud-africain.
SACU post-apartheid
En 1990, la Namibie, fraichement indépendante, a rejoint ses quatre voisins au sein de la SACU. Et, quatre ans plus tard, tandis que l'Afrique du Sud a enfin aboli le régime de l'apartheid, les cinq Etats membres de la SACU regagnent la table des négociations. Les temps ont changé, les clauses doivent être ajustées. Ils parviennent à un accord le 21 octobre 2002, huit ans avant de fêter le centenaire de l'auguste organisation.
La locomotive sud-africaine
Si la SACU assure d'importantes recettes fiscales à ses membres, l'Afrique du Sud demeure le poids lourd de l'institution. A lui seul, le pays de Madiba est à l'origine de 90 % des importations du Swaziland. Enclavés, Swaziland et Lesotho dépendent, quant à eux, à 90 % de l'économie sud-africaine. Au Botswana et en Namibie, les entreprises sud-africaines contrôlent un large pan de l'activité économique.