Donald Kaberuka, président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), a été nominé Africain de l’année 2013, le 7 novembre à Addis-Abeba. Parrainé par le quotidien nigérian Daily Trust, ce prix, remis lors du Forum des leaders des médias d’Afrique et assorti d’une récompense de 50 000 dollars EU, consacre le rôle de leader du président de la BAD dans la promotion du Fonds Africa50, dédié au financement de projets d’infrastructures sur le continent.
« [Cette récompense] lui est décernée pour avoir aidé à concrétiser l’idée d’un développement financé sur des ressources nationales », a déclaré lors du forum Salim Ahmed Salim, ex-ministre des Affaires étrangères de Tanzanie, et ancien secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine (ex OUA, devenue l’actuelle Union africaine).
Le Fonds Africa50 entend mobiliser des financements pour les infrastructures dans les projets de développement transformationnels, à partir des réserves des banques centrales africaines, des fonds de pension et des fonds souverains, de la diaspora africaine et des particuliers fortunés du continent.
La création du fonds a été approuvée par les ministres africains des Finances au mois de mai 2013, au cours des assemblées annuelles de la Banque à Marrakech, au cours desquelles Donald Kaberuka a souligné le rôle crucial des infrastructures dans le développement de l’Afrique. « Les infrastructures sont la seule chose qui puisse véritablement freiner les performances récentes » a-t-il dit. Et d’ajouter : « Aucun pays au monde n’a pu maintenir une croissance de 7 % ou plus du PIB (durablement), sans résorber les blocages en matière d’infrastructures ».
En juillet 2013, les institutions africaines – dont, notamment, la Commission de l’Union africaine, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), les communautés économiques régionales (CER), les institutions régionales de financement du développement, et l’Agence de planification et de coordination du NEPAD – ont approuvé le Fonds Africa50 en vue de faciliter la mobilisation de ressources à grande échelle sur le continent, pour débloquer les financements privés à l’international, et ainsi combler le déficit existant en matière d’infrastructures en Afrique – quelque 45 milliards de dollars EU, selon certaines estimations.
La Banque africaine de développement jouera un rôle prépondérant dans la gestion du Fonds, a assuré Donald Kaberuka : le Fonds Africa50 pourra « tirer parti des antécédents de la BAD et de sa solidité financière en tant qu’investisseur et ingénieur financier, et attirer l’épargne disponible à l’échelle locale et internationale, mettre à profit une aide qualifiée d’intelligente, et en tirer parti pour optimiser notre financement des infrastructures. Ce sera un instrument fortement coté, capable d’émettre des obligations d’importance – qui soient attrayantes pour les investisseurs ».
« Le Fonds Africa50 change la donne dans le déploiement d’infrastructures », a renchéri Slim Ahmed ce jeudi, ajoutant que l’Afrique doit prendre en main son développement.
« Nous sommes fiers d’honorer une idée qui arrive à point nommé. Le Dr. Kaberuka a montré ce que l’Afrique devrait faire », a-t-il ajouté.
Le prix sera remis lors d’une cérémonie prévue le 15 janvier 2014 à Abuja.
En 2012, le prix de l’Africain de l’année avait été décerné à l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki.