La Banque africaine de développement (BAD) et la Commission de l’Union africaine (CUA) ont signé, ce 29 janvier 2014, un nouvel accord de subvention, Le projet ainsi subventionné permettra de renforcer, via les différentes Communautés économiques régionales africaines (Communauté des États sahélo-sahariens, Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe, Communauté de l’Afrique de l’Est, Communauté économique des États de l’Afrique centrale, Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, Autorité intergouvernementale pour le développement, Communauté de développement de l’Afrique australe et Union du Maghreb arabe), ainsi que la Commission de l’Union africaine et l’Agence de planification et de coordination du NEPAD, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, (dite en anglais NPCA), de renforcer la capacité des pays africains à planifier, préparer et coordonner la mise en œuvre de programmes et projets d’infrastructures régionaux, nécessaires à l’amélioration de l’intégration régionale (physique et économique) de l’Afrique et à sa transformation socioéconomique. L’accent sera mis sur le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA).
Charles Boamah, vice-président de la Banque africaine de développement (BAD) chargé des finances, et Erastus Mwencha, vice-président de la Commission de l’Union africaine (CUA), ont signé l’accord de subvention au cours de la réunion des chefs d’État et de gouvernement africains qui se tient ces jours-ci à Addis-Abeba, en Éthiopie. D’une durée de trois ans et destiné au renforcement des capacités, il s’élève à 8,6 millions de dollars EU.
À l’occasion de la signature, Erastus Mwencha a remercié la BAD pour son soutien et déclaré : « Il est essentiel d’établir un lien entre ce que nous faisons et ce qui touche directement les gens. La BAD a montré que la façon dont nous mobilisons des fonds pour développer les infrastructures pourrait changer la face de l’Afrique et avoir des répercussions bien au-delà des projets directement concernés. » Le vice-président de la CUA a dit la nécessité de mettre en place des systèmes et processus qui puissent mesurer l’impact qu’ont les diverses interventions de la BAD, de la CUA et d’autres acteurs sur le continent au niveau des citoyens.
En réponse, le vice-président de la BAD Charles Boamah a souligné que les infrastructures demeuraient assurément prioritaires aux yeux de la Banque, conformément à sa Stratégie décennale (2013-2022). En six ans a-t-il rappelé, de 2007 à 2012, la Banque a investi 20 milliards de dollars EU dans les infrastructures, dont une bonne part dans des projets d’envergure régionale et continentale. Il a fait savoir que la Banque restait déterminée à aider l’Afrique à bâtir les infrastructures qui, non seulement induiraiFnt la transformation du continent, mais contribueraient également à sa croissance inclusive, grâce à la création d’emplois et à l’amélioration des conditions de vie de la majorité des Africains.
Cette subvention contribuera plus précisément mettre en œuvre, à un rythme accéléré, le PIDA approuvé par les chefs d’État et de gouvernement africains au cours de la 18e séance ordinaire de l’Union africaine tenue en janvier 2012 à Addis-Abeba, en Éthiopie. En effet, elle dotera les Communautés économiques régionales (CER) et autres organismes continentaux (CUA et NPCA) des capacités nécessaires pour leur permettre d’aider les États membres à élaborer les projets du PIDA et à en assurer la faisabilité financière et le financement. Les projets du PIDA ciblent la modernisation des ports, des chemins de fer et du réseau routier sur toute l’Afrique, l’interconnexion des réseaux électriques et l’achèvement de la connectivité informatique du continent.
Le Programme de développement des infrastructures en Afrique définit des projets d’infrastructure transfrontaliers et régionaux prioritaires, afférant à l’énergie, l’eau, aux transports et aux TIC, et destinés à interconnecter, intégrer et à transformer l’Afrique grâce à des infrastructures modernes. Vaste ambition, dont les investissements devraient atteindre les 68 milliards de dollars EU d’ici à 2020. LE PIDA fournit aux parties prenantes africaines le cadre stratégique nécessaire pour bâtir les infrastructures qui favorisent l’émergence de réseaux d’infrastructures plus intégrés. Ceux-ci stimuleront les échanges commerciaux et la croissance, favoriseront la création d’emplois et contribueront à l’intégration régionale et à l’insertion de l’Afrique dans l’économie mondiale. C’est pourquoi une bonne mise en œuvre du PIDA renforcera la compétitivité de l’Afrique, tant en son sein que sur la scène économique mondiale, tout en servant de catalyseur à sa transformation économique.
La BAD regorge d’initiatives et d’instruments qui influent sur l’avancement du PIDA. Y figurent notamment le Fonds de préparation des projets d’infrastructure (dit IPPF) et le Consortium pour les infrastructures en Afrique (dit ICA), deux initiatives financées par plusieurs donateurs et chargées, respectivement, de la préparation de projets et de la mobilisation des ressources. Le fonds Afrique50, dernière initiative de la Banque visant à augmenter le financement des infrastructures, cible le développement de projets et le financement d’investissements relatifs à des projets d’infrastructure continentaux et régionaux commercialement viables. Ensemble, ces initiatives et le Projet de renforcement des capacités du PIDA devraient contribuer à accélérer la mise en œuvre du PIDA dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant entre la CUA, la NPCA, les CER, les pays membres régionaux, la BAD et d’autres partenaires du développement, dont le secteur privé.