Des experts africains ont entamé le 27 mars 2014 à Tunis une rencontre pour discuter de la thématique des transferts d'argent des migrants africains.
Thématique mise à l'honneur dans le cadre du séminaire panafricain co-organisé par la Banque africaine de développement (BAD) et l'Agence française de développement (AFD). L'événement s'est ouvert en présence du président de la BAD, Donald Kaberuka, et du ministre tunisien de l'Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda.
Dans un documentaire diffusé à la rencontre, Kaberuka a souhaité « plus de transparence » dans les transferts et demandé aux Africains d'être « plus compétitifs ». Si les caractéristiques du marché des transferts se révèlent très différentes en fonction des régions d'Afrique, leurs diasporas respectives fournissent un apport financier rarement négligeable.
Autre constat, qui fait consensus auprès de tous les experts et acteurs du domaine : les envois d'argent des migrants africains demeurent, encore aujourd'hui, insuffisamment optimisés, du moins du point de vue du développement des pays bénéficiaires. En outre, l'offre de services et de produits spécifiques, qui répondent aux besoins, tant des expéditeurs que des récipiendaires, s'avère insuffisante. Or des solutions sont esquissées et n'attendent que d'être mises en œuvre.
Montants supérieurs aux chiffres officiels
La projection d'un film sur les transferts d'argent des migrants africains, produit par la BAD, a permis d'introduire les présentations d'experts et les débats qui ont suivi. Les interventions ont réitéré, sans exception aucune, l'importance des enjeux en la matière : des montants transférés bien supérieurs aux chiffres officiels ; l'importance des envois d'argent dans un contexte de crise internationale et de baisse de l'Aide publique au développement (APD) ; l'émergence de sociétés de transferts d'argent (STA) africaines, qui viennent battre en brèche l'omniprésence d'institutions internationales ; les freins d'ordre réglementaire, fiscal et juridique qui sont aussi le fait des Etats récipiendaires ; la marche en ordre dispersé des différents concernés (migrants, STA, banques, Etats, autorités de régulation, etc.)... L'auditoire, composé d'acteurs de tous horizons, a engagé un débat riche et affranchi de toute langue de bois.
Si les enjeux que recouvrent les transferts d'argent sont de taille, les ambitions affichées sont à leur mesure. Le président de la BAD, Donald Kaberuka, l'a signifié : « Nous souhaitons plus de transparence et être plus compétitifs ». La tâche est d'ampleur. Et telle est la raison d'être de ce séminaire : exposer les pistes prometteuses en la matière, nourrir les échanges d'expérience, et poser les jalons d'une dynamique qui permette à l'Afrique de maximiser l'impact des transferts d'argents de ses migrants. Au bénéfice de tous les Africains - autrement dit d'une croissance inclusive.