Les problèmes de l'Afrique en matière de corruption sont de nature locale, or les réponses apportées à la problématique le sont par rapport à des références exogènes. Ces procédures pour une transparence ne reflètent donc pas forcément les réalités du terrain.
Au premier jour des Assemblées annuelles de la BAD à Kigali, le 19 mai, le panel sur Transparence et reddition des comptes a soulevé une exigence pour l'Afrique de mener une réflexion autonome visant à renforcer la transparence et la reddition des comptes. Certes, ont indiqué des intervenants, « il faudra compter avec les freins de ceux qui seront tentés de s'enrichir. »
Sur les pistes de réflexion, la transparence selon des contributeurs, doit être abordée comme une affaire de démocratie et d'institutions capables de contrer la corruption. Avoir un mandat électif doit désormais être une obligation de déclaration de biens, de patrimoine etc. Ceci devrait logiquement s'accompagner d'une évolution des mentalités. Ce, au moment où la BAD invite les Africains à réfléchir, lors de ses assises à «l'Afrique que nous voulons dans 50 ans »
Le rapport au pouvoir a aussi été épinglé. « Rendre des comptes », implique pour nombre de participants, « que l'on soit, soi-même, transparent ». Il faut à cet égard, évoluer avec la société civile et les communautés.
D'aucuns pour leur part, estiment que notre continent peut faire l'économie d'une réflexion, « car il n'est pas mauvais de copier à condition que cela puisse s'appliquer à notre contexte. » « Si nous avons importé la corruption, nous devons être capables de lui trouver des solutions.»
Toutefois, l'espoir demeure car l'Afrique est de plus en plus transparente. En définitive, comme l'a affirmé l'ancien Président du Botswana, Festus Mogae, qui prenait part à la discussion. « Les réflexions et les slogans ne développeront pas à eux seuls l'Afrique. » «Les Etats doivent prendre leur responsabilité pour lutter contre la corruption. Cela participe aussi de la démocratie.