La transparence et la reddition des comptes font leur chemin en Afrique. Cependant beaucoup de questions et d'enjeux sont à résoudre, vu que le « monstre de la corruption, reste à combattre, plus que jamais, tant les criminels ont de l'imagination, des moyens et de la compétence.
Ce sont là certains enseignements des riches discussions du panel sur la coresponsabilité et la transparence, au premier jour de la 49è Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (BAD) à Kigali.
Au moment où la BAD fête son jubilé d'or et s'interroge sur ce que l'Afrique veut pour les 50 ans à venir, cette réflexion sur la démarche de transparence renvoie à un des moteurs de la transformation structurelle du continent. Ce que certains intervenants, parmi lesquels l'ancien président du Botwana Festus Mogae, ont appelé la responsabilité mutuelle des gouvernements et des citoyens, la primauté de la transparence revenant aux gouvernements. Un impératif s'impose donc : «Quels que soient les défis, les gouvernants doivent avancer avec leurs mandants que sont les citoyens»
Les autres parties prenantes citées ont été les institutions financières internationales partenaires au développement qui doivent constamment harmoniser leur collaboration sur des règles de base entendues. A partir de là, les pays emprunteurs doivent expliquer les tenants et les aboutissants des projets et leur impact, voire le cas échéant procéder à des indemnisations en cas de d'absolue nécessité au moment de l'implantation des programmes et projets.
A ce titre, les Ombudsmans et médiateurs doivent facilement être accessibles pour des plaintes sur des cas litigieux ou de contestations. Toutefois, des participants à la rencontre, ont estimé que « pour être en mesure de rendre compte, il faut soi-même être transparent. » Plusieurs institutions dont la BAD ont compris la nécessité de mettre en place un mécanisme indépendant d'inspection pour recueillir des plaintes de citoyens, sur des financements privés.
Destiné à être l'arbitre de toutes ces procédures, l'instrument judiciaire est-il en mesure d'être transparent et de rendre compte en toute indépendance ? La premier argument avancé dans ce débat est que celui-ci a l'obligation d'être transparent puisqu'elle doit être, le premier à rendre la loi et à sanctionner sévèrement la petite et la grande corruption. De fait la transparence commence avec l'appareil judiciaire.
Concernant la relation entre les institutions et les gouvernements, l'instrument scientifique au service du développement qu'est l'évaluation est utilisée pour la méthode, l'efficacité et la performance. Les gouvernements peuvent s'approprier cet outil sous forme de rapports sur les politiques publiques. Ces documents peuvent ainsi servir d'éléments de mesure d'appréciation de ces politiques publiques par les populations.