Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, a plaidé pour un investissement accru dans l'innovation et la création de connaissances afin de créer de nouvelles richesses sur le continent.
"La richesse héritée disparaîtra un jour, il faut donc investir dans de nouvelles richesses qui tiendront plus longtemps", a dit Kaberuka, lors d'un panel organisé ce mardi 20 mai 2014 dans le cadre des Assemblées annuelles de la BAD.
Le thème du panel portait sur : " De la richesse héritée à la richesse créée : Gestion des ressources naturelles"
Dans son intervention, le président de la BAD a toutefois précisé que "l'Afrique veut certes attirer des investisseurs pour l'aider à exploiter ses ressources naturelles, mais cette politique ne doit pas se faire au détriment des populations locales".
Kaberuka est d'avis qu'il faut veiller à la durabilité des investissements surtout dans les secteurs miniers, affirmant que "l'Afrique commence à devenir une zone de ressources naturelles de choix".
Reconnaissant que la gestion des ressources naturelles est difficile pour les gouvernements africains, le directeur du Centre pour l'étude des économies africaines, Université d'Oxford, (Royaume-Uni) Paul Collier note que la stabilité souhaitée dans la conduite des contrats dépend de la façon dont ils ont été signés.
Il estime que l'intérêt des populations locales doit être pris en compte dans la conclusion des contrats miniers.
"Les sociétés minières ont maintenant compris qu'il est de leur intérêt de construire des infrastructures à usage multiple profitables aux populations locales ", explique Collier
Et d'ajouter : " les mines modernes n'emploient pas beaucoup d'ouvriers, les populations locales pourront alors bénéficier des avantages de ces infrastructures "
Conscient des multiples enjeux et intérêts constatés dans l'exploitation des mines et autres ressources naturelles sur le continent, Kaberuka reconnait que des pièges peuvent se poser lors de la signature des contrats avec les sociétés minières et autres mais qu'on peut toujours essayer de les déjouer.
Il a profité de cette tribune pour annoncer la création, il y a quatre mois au sein de la Banque, du Centre africain des ressources naturelles (CNRA) dont l'objectif est de "fournir aux pays membres régionaux, en temps réel et de manière coordonnée, des prestations de conseils, une assistance technique, ainsi que de renforcer leurs capacités".
Le ministre d'État en charge des mines et de la géologie de la Guinée, Kerfalla Yansane, s'est dit optimiste quant à une utilisation rationnelle des ressources naturelles, demandant aux uns et autres de tirer les leçons du passé en ce qui concerne surtout l'opacité qui entoure la signature de certains contrats miniers.
Dans un souci de transparence, il a déclaré que le gouvernement de son pays a décidé de mettre désormais en ligne tous les contrats miniers signés avec des sociétés étrangères. En outre, le parlement guinéen devra aussi donner son aval pour toute signature de contrat minier.