Le Conseil d'administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a adopté le 28 mai 2014 à Tunis la première Stratégie de la BAD en matière de capital humain (SCH). Cette action ouvre la voie à des investissements de la BAD dans les domaines de l'éducation, du développement des compétences, de la santé, de la nutrition, de la science, de la technologie, de l'innovation, de la protection sociale, des filets de sécurité et de l'emploi des jeunes.
Investir dans 1 milliard d'individus en Afrique est au cœur de cette stratégie pour la période 2014-2018 dont la vision est de renforcer les compétences et l'utilisation efficace des nouvelles technologies pour améliorer la compétitivité et créer des emplois. Cette stratégie en matière de capital humain soutient la Stratégie décennale de la BAD pour 2013-2022 et constitue ainsi le cadre opérationnel des interventions de l'institution dans tous les domaines de développement.
« Un milliard d'individus, un milliard d'opportunités: bâtir le capital humain en Afrique » est le résultat d'une consultation multilatérale élargie au sein de la BAD et ouverte à divers intervenants dont les gouvernements, le secteur privé, les ONG, les universités et la société civile.
Alors que l'Afrique fait face à une croissance économique rapide, elle vit également une situation paradoxale, caractérisée par la pauvreté et des inégalités dont souffrent en premier lieu les jeunes et les femmes. Surmonter des défis majeurs tels que la faiblesse dans la qualité de l'éducation, l'inadéquation formation-emploi, la prestation de services inadéquate, la faible productivité du secteur informel, le chômage et le sous-emploi, seront essentiels pour soutenir la croissance.
« Cette stratégie témoigne de l'engagement de la Banque africaine de développement à investir dans la plus grande richesse de l'Afrique - sa population-. Sans une intervention rapide et décisive pour investir dans le capital humain, les pays africains risquent de priver une génération d'opportunités de développer leur potentiel, d'échapper à la pauvreté et de soutenir le continent sur la voie de la croissance inclusive et de la transformation économique » , a déclaré Agnès Soucat, directrice du département du développement humain à la BAD.
La SCH identifie les compétences et la technologie comme principal domaine d'intérêt tout en mettant l'accent sur le développement de la science, de la technologie et de l'innovation. Elle met également en évidence deux catalyseurs du développement du capital humain en Afrique: (i) la prestation de services efficace et inclusive, visant à améliorer l'accès équitable et de qualité aux services sociaux, ainsi que (ii) la mise en place de systèmes financiers et sociaux qui visent à consolider les liens entre les filets de sécurité, les emplois et l'entreprenariat.
Dans le cadre de cette stratégie, la BAD propose également un nouveau modèle éducatif pour l'Afrique (NMEA). Ce modèle marque un changement radical du développement des infrastructures uniquement vers une approche adaptée au pays pour tenir compte du développement de la créativité et de la pensée critique, de l'utilisation des nouvelles technologies de pointe et du partenariat public-privé. Le NMEA permet de garantir que les systèmes éducatifs sont intrinsèquement liés aux exigences des marchés du travail en Afrique et que tous les projets et programmes dans le domaine de l'éducation sont participatifs et fondés sur des données probantes.
« La SCH consolide et augmente de manière opérationnelle les interventions de la BAD en faveur du renforcement du capital humain en Afrique. Le succès de la stratégie réside dans sa mise en œuvre », a déclaré Emmanuel Ebot Mbi, premier vice-président de la BAD et chef des opérations, qui a présidé le Conseil d'administration.