La ministre centrafricaine de l'Economie, du plan et de la coopération chargée des pôles de développement, Florence Limbio, a préconisé d'avaliser un nouveau plan qui engagera son pays et ses partenaires multilatéraux dont la Banque africaine de développement (BAD) sur les priorités et un nouvel appui à la reconstruction économique. Cela, du fait de la situation humanitaire qui évolue positivement. C'était le 23 mai 2014, au cours d'une interview en marge des Assemblées annuelles de la BAD tenues à Kigali (Rwanda).
Limbio a annoncé que son pays envisage dans cette perspective de mobiliser quelque 1,837 million de dollars pour répondre aux besoins humanitaires d'urgence, soulignant que la recrudescence de la malnutrition et la propagation des maladies restent un sujet préoccupant pour sortir ce pays de la situation d'état fragile.
« Le pays est actuellement en train de s'attaquer aux facteurs de fragilité pour résoudre les problèmes de conflits et de pauvreté qui le ravage, en particulier la vie des populations civiles », a déclaré Limbio au cours de cette interview portant sur l'état des lieux de la reconstruction économique de la RCA.
Par ailleurs, les participants à une table ronde sur la République Centrafricaine (RCA) ont tous réitéré leur engagement à appuyer ce pays à faire face aux situations de fragilité, décrites comme « le défi du développement économique et du bien-être social ».
Toutefois, la BAD estime aujourd'hui que les perspectives pour 2014 et 2015 demeurent peu favorables, malgré le déploiement de forces internationales pour stabiliser le pays et instaurer un cadre de transition politique soutenu par la communauté internationale.
Par ailleurs, la ministre centrafricaine a présenté à la communauté internationale les priorités de son pays dans les domaines de la politique, de la sécurité et du développement. Des priorités fondées sur les principes pour les Etats fragiles adoptés en 2011 à Busan (Corée du Sud). La RCA priorise la reconstruction des institutions de l'Etat et le secteur public. Ce faisant, une meilleure prestation de services sera essentielle pour assurer un développement à long terme.
Avec l'appui des différents partenaires au développement, le pays a d'ores et déjà défini les activités de ces axes d'interventions stratégiques qui vont guider l'administration dans la gestion de la trésorerie de l'Etat, de la dette, de la comptabilité publique et du financement de l'économie. Cela va aussi permettre la modernisation de la gestion budgétaire, la coordination administrative ainsi que la modernisation des services et la promotion de la gouvernance.
« Le pays est toujours confronté à une situation préoccupante avec plus d'un million de personnes qui ont encore besoin d'assistance humanitaire et plusieurs autres milliers toujours en quête de soutien pour éviter de retomber dans la crise », a-t-elle indiqué
Selon Limbio, l'accès à l'aide humanitaire est régulièrement bloqué par l'insécurité qui prévaut dans certaines régions isolées du pays en proie à un conflit depuis quelques années. Elle a aussi relevé les activités hostiles entre différentes couches de la population.
« Aujourd'hui, le pays est déterminé plus que jamais à restaurer l'ordre constitutionnel qui est l'un des piliers du développement durable », a dit Limbio.