La dernière Note économique, qu'a publiée le Département Afrique du Nord de la BAD, est consacrée à l'Egypte, où les dynamiques de l'emploi et de la productivité sont passées à la loupe.
Premier constat : au cours de la décennie 2000, le secteur privé a été le principal pourvoyeur d'emplois, tandis que le secteur public, lui, en a perdu dans quasi toutes les activités. Les petites entreprises, qui représentent près de 96 % du total des entreprises égyptiennes, emploient 70 % environ des travailleurs hors agriculture. Majoritaires (78 %), les petites sociétés du secteur informel emploient près de 42 % de la main d'œuvre en Egypte.
Approfondissant l'analyse, la note montre que la hausse de la productivité du travail en Égypte est principalement le fait d'un transfert de la main d'œuvre employée à des activités économiques à faible productivité vers des activités à forte productivité. Cette main d'œuvre se révèle plus attirée par des secteurs qui recourent à des techniques de production modernes et qui permettent à leurs travailleurs d'améliorer leurs compétences. Cependant, certains secteurs, tels que l'agriculture, la construction, les télécommunications et les services sociaux, ont vu leur productivité augmenter grâce à l'injection de capitaux et à l'utilisation de technologies de pointe.
Reste que si la productivité générale du travail s'est accrue en Egypte, cette augmentation a été lente entre 2001 et 2008. En outre, la productivité du travail demeure relativement faible dans des secteurs cruciaux en termes d'emploi, comme l'agriculture, les services sociaux et communautaires, la construction, le commerce et le tourisme.
Aussi, la note recommande-t-elle d'optimiser le cadre institutionnel dans lequel évolue le secteur privé en Egypte, en instaurant une réglementation fiscale incitative pour encourager les activités de recherche et développement (R&D) dans les entreprises. La productivité des petites entreprises pourrait être améliorée grâce au développement de communautés, au sein desquels la transmission des nouvelles techniques de production serait facilitée. A terme, une productivité améliorée permettrait d'accroître les revenus des travailleurs en Egypte.