Lors de l'ouverture officielle du 3ème Sommet économique des femmes africaines, le 25 juillet à Lusaka, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, a déclaré que les pays du continent ne pourront se développer que s'ils impliquent les femmes dans leurs programmes de développement.
Se référant au thème du sommet de cette année, « Femmes africaines : réaliser le potentiel économique de l'Afrique », il a déclaré que la BAD prévoyait de renforcer la place de l'intégration du genre dans ses opérations et dans ses interventions régionales et sectorielles. « Nous travaillons à définir des cibles destinées à inclure la dimension du genre dans l'analyse, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation de tous les projets financés par la Banque, » a dit Kaberuka.
Kaberuka a rappelé que l'année dernière, la BAD avait approuvé son Programme d'appui aux petites et moyennes entreprises d'Afrique en lui consacrant une dotation de 125 millions de dollars EU. Par le biais de son Département pour le secteur privé (OPSM), la BAD, a-t-il ajouté, étend actuellement ses services d'investissement, en proposant notamment des facilités pour le partage des risques, des lignes de crédit, des prêts, et des apports en capital d'entreprise. Ces instruments sont tous susceptibles d'améliorer l'accès de femmes à des sources de financement.
« En Zambie, la BAD a mis en place le Programme de soutien des petites et moyennes entreprises de Zambie dont la priorité est d'aider des PME dirigées par des femmes. Dans le cadre de ce programme, la BAD a soutenu deux banques commerciales en Zambie, en leur offrant des lignes de crédit leur permettant d'assurer le financement de plus de 70 PME ainsi que des formations en compétences financières et managériales, » a précisé Kaberuka.
Il a d'autre part salué la stabilité macro-économique de la Zambie et la poursuite des progrès de ce pays dans différents secteurs économiques. Il a particulièrement fait l'éloge du pays pour ses progrès sur le front macroéconomique, pour son effort de diversification et pour le caractère inclusif de son économie.
Durant sa visite en Zambie, Kaberuka a visité le barrage de Kariba et d'autres projets financés par la Banque. La BAD finance actuellement pour 850 millions de dollars. Ceux-ci comprennent le pont de Kazungula, le corridor de Nacala, le projet de distribution d'eau et d'assainissement de Nkana, des programmes de résilience climatique, le Programme global d'agriculture et de sécurité alimentaire, et des actions visant au développement des compétences.
Kaberuka s'est entretenu le 24 juillet avec le ministre zambien des Finances, Alexander Chikwanda, se félicitant à cette occasion des progrès du gouvernement dans le domaine de l'égalité des sexes et de l'autonomisation et l'inclusion financière des femmes.
Pour sa part, Chikwanda a dit que la BAD avait joué un rôle important dans la réalisation du programme de développement du gouvernement zambien. Il a loué la Banque pour le soutien qu'elle avait fourni en soutien des programmes de développement de son gouvernement. « La Banque africaine de développement a apporté un véritable soutien à la Zambie de différentes façons et à joué un rôle clé dans le financement de projets régionaux qui ne s'est pas limité uniquement au pont de Kazungula. Ce soutien s'étend également au port de Mpulungu », a-t-il précisé.
L'engagement de la Banque en Zambie couvre un large éventail de secteurs, en particulier les infrastructures, l'énergie, l'agriculture et l'éducation. Ceux-ci jouent tous un rôle clé pour le développement des compétences requises pour la réalisation du programme de développement du gouvernement, a fait ressortir Chikwanada.
« Nous avons à autonomiser nos femmes en veillant à leur faire bénéficier de plus d'égalité, d'opportunités et de possibilités durables d'accès à des financements et des ressources. Nos politiques doivent être plus équilibrées en matière de genre. Les femmes sont les moteurs de nos économies au niveau des ménages », a ajouté le ministre zambien des Finances.
Chikwanda a également loué Graça Machel, fondatrice de l'organisation « New Faces, New Voices ».Il a salué son courage et sa volonté de montrer ce dont les femmes sont capables et l'a qualifiée de « pionnière ardente au service de la femme africaine ».
Au cours du Sommet économique des femmes africaines, Machel a invité les femmes d'Afrique à former des réseaux solides et stratégiques devant leur permettre d'influencer le changement parmi les décideurs politiques : « Nous pourrons vraiment améliorer la qualité de vie dans nos villages, de nos communautés et du reste de la société lorsque nous aurons accès au soutien et aux connaissances nécessaires. Généraliser cette œuvre est aujourd'hui possible, » a-t-elle dit.