Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, mercredi 26 Novembre 2014, à Abidjan, le financement de l'aménagement du tronçon routier Batschenga - Ntui - Yoko-Tibati-Ngaoundéré d'environ 598 km, dans le cadre de la stratégie de renforcement du réseau routier national camerounais.
Ce tronçon constitue un important axe d'échanges Nord-Sud reliant la capitale Yaoundé et les régions du Centre et du Sud à la région de l'Adamaoua, du Nord et de l'Extrême Nord, desservant, directement ou à travers un réseau de pistes qui se greffent sur la route, plusieurs villes, localités et villages. L'aménagement de cette route favorisera le désenclavement des bassins de production agricole par rapport aux zones de consommation, entrainant ainsi la mise en valeur du potentiel agricole. Elle contribuera donc à favoriser la transformation structurelle de l'économie camerounaise. Outre cette vocation de voie de desserte nationale, le tronçon routier Batschenga - Ntui - Yoko-Tibati-Ngaoundéré forme un des maillons camerounais essentiels à la facilitation du transport inter-Etats en Afrique centrale, en offrant une nouvelle alternative de transit vers le Tchad, pays enclavé de la région qui s'approvisionne principalement via le Port autonome de Douala (PAD). Cette portion constitue l'itinéraire le plus court (200 km de moins) pour relier les parties méridionales et septentrionales du Cameroun, et partant vers le Tchad.
D'un cout global d'environ 258 milliards de Francs CFA (FCFA), ce projet est financé par le groupe de la Banque à travers les deux guichets BAD et FAD respectivement pour près de 105 milliards et 10 milliards de FCFA. Les autres cofinanciers sont l'Agence française de développement (près de 45 milliards de FCFA) en financement parallèle, la Banque de développement des Etats de l'Afrique centrale (près de 42 milliards de FCFA), la JICA (ACFA) pour environ 35 milliards de FCFA, et la République du Cameroun (près de 29 milliards de FCFA) en financement conjoint. Les principaux bénéficiaires sont les 4.400.000 habitants de la région du centre et de l'Adamaoua du Cameroun, et également de façon indirecte, les populations des régions situées dans la partie Ouest du Tchad compte tenu du caractère régional du projet. Ces collectivités apporteront une contribution à la construction, la gestion et la maintenance de certaines infrastructures connexes.
Le projet, qui intervient dans un contexte de graduation du Cameroun en « pays mixte », inclut aussi un appui institutionnel au secteur des transports et un appui au développement urbain, des activités connexes portant sur l'aménagement de pistes rurales, la réhabilitation d'infrastructures socio-économiques et le développement d'infrastructures sociales au profit des femmes.