« Les ressources naturelles abondantes de l'Afrique (foresterie, agriculture, minéraux, pétrole et gaz) offrent une opportunité majeure pour rattraper le retard de développement du continent », a estimé le vice-président, Opérations Sectorielles, de la Banque africaine de développement Aly Abou-Sabaa, lors de la Conférence de haut niveau sur la transparence et le développement durable, tenue à Nouakchott les 19 et 20 janvier 2015.
« Une meilleure gouvernance, une lutte renforcée contre la corruption, une plus grande transparence et une responsabilité accrue, aussi bien dans le secteur public que dans le privé, constituent la clé pour réaliser le plein potentiel du continent et assurer la pérennité de son développement », a-t-il ajouté.
Une étude récente de la Banque africaine de développement montre que les pays qui ont mis en œuvre des réformes de gouvernance ont été plus performants que les pays n'ayant pas mis en place de telles mesures. Selon la Revue africaine sur l'efficacité du développement en matière de gouvernance, publiée en 2012, les pays réformateurs ont bénéficié de deux points de pourcentage supplémentaires de croissance par rapport aux pays non réformateurs entre les décennies 1990-2000 et 2000-2008.
Toutefois, si certains progrès ont été accomplis en vue de promouvoir la bonne gouvernance, il reste beaucoup de travail à faire. « Les progrès ont été inégaux et insuffisants », a déploré Abou-Sabaa.
Intervenant à l'ouverture de la conférence, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a appelé à une coopération accrue entre les pays africains ainsi qu'à une approche multidimensionnelle et une action conjointe entre les différents ministères, la société civile et le secteur privé afin de lutter efficacement contre la mauvaise gestion et le manque de transparence.
La Banque africaine de développement joue un rôle clé à cet égard. Sa stratégie pour 2013-2022 s'articule autour de la transformation économique, avec la gouvernance et la reddition de comptes comme priorités. En plus de son Plan d'action pour la gouvernance lancé en 2014, la BAD est actuellement en train de mettre à jour sa stratégie de financement des activités anti-blanchiment et anti-terrorisme de manière à y inclure les flux financiers illicites, renforçant ainsi son appui aux pays africains dans ces domaines.
Afin de renforcer son appui aux pays africains dans la bonne gouvernance des ressources naturelles, la BAD a récemment créé le Centre africain des ressources naturelles. Le Centre fournira des conseils dédiés, une assistance technique aux pays africains, outre ses activités de plaidoyer pour renforcer les institutions de gestion des ressources naturelles, pour renforcer la capacité de la société civile et pour accroître les efforts de sensibilisation dans les forums internationaux.
Selon une étude réalisée conjointement par la BAD et Global Financial Integrity en 2013, le continent africain a perdu entre 2000 à 2009 quelque 30,4 milliards de dollars de fuites illicites par an, un montant équivalant à l'assistance publique au développement et aux investissements directs étrangers en destination de l'Afrique.
La Conférence de haut niveau sur la transparence et le développement durable, co-sponsorisée par la BAD, a été organisée sous le patronage du président mauritanien et président de l'Union africaine Mohamed Ould Abdel Aziz, sous le thème « Pratiques efficaces pour lutter contre la corruption et améliorer la transparence, l'intégrité et la responsabilisation dans toute l'Union africaine ».
Quelque 300 participants ont pris part à la conférence : ministres, représentants des communautés économiques régionales et des partenaires au développement, éminentes personnalités des États de l'Union africaine, organisations de la société civile, experts internationaux, experts des secteurs public et privé.