Le jeudi 16 avril à Washington, un vibrant hommage a été rendu au président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, pour le travail réalisé en faveur de l'élimination de l'extrême pauvreté sur le continent africain, au cours de ses dix années passées à la tête de la BAD.
Le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Kim, était l'hôte de la cérémonie organisée pour Kaberuka, dans l'atrium du siège de la Banque mondiale à Washington DC. Devant une foule composée de personnalités clés de la sphère économique et politique mondiale, Kim a déclaré que le dévouement de Kaberuka en faveur du développement des infrastructures en Afrique avait contribué à tracer le chemin de l'avenir pour les 54 pays du continent. Kim a remercié Kaberuka pour les services rendus à la BAD et aux personnes qui en dépendent.
Cinq présidents se sont joints à Kim pour exprimer leur gratitude, notamment la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf, le Sierra-léonais Ernest Bai Koroma et le Guinéen Alpha Condé.
«Kaberuka fait véritablement partie de ces personnes qui placent la barre très haut. Grâce à lui, la BAD occupe désormais une position majeure, et nous espérons que les pays africains arriveront à trouver un successeur capable de la maintenir au même niveau », a déclaré Condé.
Sirleaf a salué le travail acharné accompli par Kaberuka pendant la crise d'Ebola, rappelant qu'il n'avait pas eu peur de se rendre dans les pays touchés pour identifier les mesures d'aide possibles.
Koroma a déclaré que le président de la BAD était « un digne fils de l'Afrique », avant d'ajouter que c'est grâce à la vision que celui-ci avait définie pour l'institution que la forte expansion de l'envergure et des activités de la Banque avait pu avoir lieu. « Parmi les nombreux accomplissements qui feront date, nous nous souviendrons particulièrement de l'importance qu'il a accordée aux infrastructures. Nous le remercions vivement pour l'impact de cette politique sur nos économies », a-t-il ajouté.
Cette année, les réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international s'intéresseront particulièrement à la dynamisation de l'économie et à l'objectif d'élimination de l'extrême pauvreté d'ici à 2030.
« Au cours des 25 dernières années, de grands progrès ont été accomplis dans le monde pour faire sortir les populations de la pauvreté, entraînant une réduction spectaculaire de deux tiers du pourcentage. Alors que moins d'un milliard de personnes vivent aujourd'hui dans l'extrême pauvreté, nous devons revoir nos stratégies pour faire sortir ce dernier milliard de la pauvreté et l'intégrer dans le monde moderne », a déclaré le président de la Banque mondiale.
Les stratégies de lutte contre la pauvreté font partie des domaines de prédilection de Kaberuka. Avant d'intégrer la BAD, il a occupé le poste de ministre des Finances du Rwanda où il a supervisé la reconstruction fructueuse du pays après la terrible guerre civile. Une fois à la barre de la BAD, Kaberuka a fait du développement des infrastructures une priorité absolue, un sujet sur lequel il s'est d'ailleurs exprimé plusieurs fois cette semaine.
Plus tôt dans la journée, au centre de réflexion Woodrow Wilson à Washington DC, Kaberuka prononçait un discours d'ouverture sur la possibilité de réduire la pauvreté tout en dynamisant les investissements commerciaux et le développement en Afrique. Au cours de son allocution, il a expliqué avoir axé la majeure partie des activités de la Banque sur trois objectifs cruciaux :
Soutenir les pays qui souhaitent financer leur développement de l'intérieur.
Aider le continent à mobiliser ses propres ressources.
Mettre de côté l'héritage colonial du continent et développer un système de marché unique.
En ce qui concerne la réussite de sa mission, Kaberuka a expliqué qu'elle aurait été impossible sans l'aide de tous les hommes et femmes qui ont œuvré sans relâche au sein de la BAD pour faire de sa vision une réalité, leur adressant à tous ses remerciements pour les services rendus.