Le Premier ministre de la République démocratique du Congo (RDC), Augustin Matata Ponyo a partagé, lundi 2 novembre 2015, à Kinshasa, lors de la troisième session plénière de la Conférence économique africaine (AEC), l'expérience de son pays sur les « Facteurs déterminants de la pauvreté et des inégalités et leurs conséquences.»
Dans un style très pratique, avec des statistiques à l'appui, le Premier Ministre a présenté des fondamentaux macroéconomiques qui ont permis de réduire la pauvreté et les inégalités dans le pays, et d'améliorer sa croissance économique, entre 1990 et 2015.
Le Premier ministre a décrit «la recette congolaise », selon lui, déjà expérimentée dans certaines universités africaines, qui se décline en l'équation : Réduction de la pauvreté = Leadership fort + Bonne gouvernance (RP= LF + BG), une équation que d'aucuns ont décrit comme un cas d'école en Afrique.
Pour la mise en valeur effective du potentiel économique du pays, il a fallu, selon l'orateur, un changement de paradigme de développement et une meilleure prise en compte des questions de développement humain, de gouvernance et de leadership.
«Les nations qui ont réussi, ont d'abord placé l'homme au centre de leurs actions, » a-t-il déclaré, soulignant que «le pays a misé sur l'éducation et la santé, en général, et sur l'enseignement supérieur en particulier, pour atténuer les effets néfastes de la pauvreté et de l'inégalité.»
Selon le conférencier, « la RDC a connu une période sombre entre 1990 et 2001, marquée par une croissance négative et une instabilité à son comble» : «L'emploi était au plus bas, avec un PIB en baisse et un taux d'inflation moyen de 843% ; la monnaie nationale avait chuté, avec une dette extérieure estimée à plus de 500 millions de dollars», a-t-il relevé, estimant que «l'économie nationale n'existait quasiment pas.»
Le Premier ministre a passé en revue les questions liées aux réformes des finances et à la gouvernance soutenue : lutte contre la corruption et les détournements de déniés publics, bancarisation de la paie des fonctionnaires, gestion des ressources et l'amélioration du climat des affaires.
«Grâce aux réformes courageuses menées par le gouvernement, à la bonne gouvernance et au leadership du Président de la République, Joseph Kabila, le pays a pu redresser la barre et améliorer la vie des populations congolaises. »
Et de poursuivre : «Le gouvernement a mis un accent particulier sur l'agriculture, les infrastructures et la santé, en améliorant les routes, l'accès à l'eau potable et les transports, mais aussi la situation des hommes et des femmes vivant en milieu rural. »
La paix, facteur de développement et de réduction de la pauvreté
Tout en reconnaissant la nette amélioration des conditions de vie des Congolais, le conférencier note également que la paix qui prévaut dans le pays a surtout permis d'engranger des retombées significatives, notamment, une amélioration du secteur de la santé, de l'accès à l'eau potable, du taux d'emplois, du taux de scolarisation et d'alphabétisation, de l'autonomisation des femmes. «La paix est un facteur indispensable au développement. Sans paix, pas de croissance, » insiste M. Ponyo.
Plus de 200 participants venus des quatre coins du continent, comprenant des décideurs politiques, des universitaires, des responsables de la société civiles et du secteur privé ont suivi cette conférence, modérée par l'économiste en chef et secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique africaine (CEA), Abdalla Hamdok.