Les ODD peuvent contribuer à éliminer la pauvreté et les inégalités intergénérationnelles en Afrique

9 Novembre 2015
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Une étude de cas, présentée dans le cadre de la session sur le thème « Pauvreté et inégalité intergénérationnelle en Afrique » lors de la 10ème édition de la Conférence économique de l'Afrique (AEC) à Kinshasa, a démontré que la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) adoptés à New York par l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2015, peut contribuer significativement à l'élimination de la pauvreté et des inégalités intergénérationnelles en Afrique.

Sylvain Maliko, Représentant Résident de la Banque africaine de développement (BAD) en République démocratique du Congo (RDC) a planté le décor en sa qualité de modérateur de la session : « Une bonne santé des populations et surtout le bien-être de la mère et de l'enfant peuvent et doivent contribuer à briser la chaîne de transmission de la pauvreté d'une génération à une autre », a-t-il déclaré. « Pour cela », a-t-il recommandé, « les dirigeants du continent doivent faire de la réalisation de l'ODD 3 relative à la santé et le bien-être une priorité absolue car plusieurs maladies qui affectent les enfants et détruisent parfois durablement leur bien-être sont évitables par la vaccination ».

Une économiste du Burkina Faso, Pouirkèta Rita Nikiema, a mis en évidence, à partir d'une recherche sur le thème « Impact des ressources scolaires sur les résultats en matière d'éducation : le cas des céréales sèches à l'école au Burkina Faso », l'initiative d'une ONG, Catholic Relief Services (CRS), qui a encouragé les parents à envoyer leurs enfants à l'école, les filles surtout. L'étude démontre que dans les zones arides où sévit la pauvreté, l'alimentation scolaire est un critère efficace pour ramener les enfants à l'école. Le projet expérimenté dans les provinces de Bam et Sanmatenga a considérablement augmenté la fréquentation des écoles et réduit le taux d'échec scolaire, selon l'étude de Pouirkèta Nikiema. La stratégie de l'ONG est simple. Un repas est distribué à tous les élèves dans les écoles où le taux de scolarisation des filles est supérieur ou égale à 40%. Lorsque ce taux est inférieur à 30%, les filles reçoivent en plus du repas un lot de céréales qu'elles amènent à la maison. Ces céréales deviennent une garantie de repas et une motivation pour la famille d'envoyer leurs enfants à l'école au lieu de les maintenir dans les activités productrices de revenus, a-t-elle expliqué.

Ce programme, qui a duré de 2012 à 2014, a augmenté de 6% la scolarité des filles et de 8% celui des garçons. « Grâce à l'école, ces jeunes pourront s'affranchir de la pauvreté intergénérationnelle endémique dans les provinces où le projet a été réalisé », a conclu la jeune chercheuse.

Pour sa part, Jacob Novignon du Département économique de l'Université d'Ibadan au Nigéria, a présenté une étude intitulée « Inégalité des revenus des ménages au Ghana : une analyse décomposée». Cette étude affirme que 44% des ménages les plus pauvres se trouvent en zone rurale. Du fait des changements climatiques, les revenus agricoles sont en déclin et détournent les paysans des activités agricoles. Le transfert d'argent au profit de ces populations restées fidèles à leurs villages est devenu l'une des rares composantes qui participe à la réduction des inégalités.

Le jeune chercheur suggère la mise en place, par les pouvoirs publics, de nouvelles politiques visant à accroitre les revenus agricoles. Il propose par exemple la mise à disposition d'engrais agricoles, de micros crédits et d'ingénieurs pour apporter des conseils aux agriculteurs afin de faire face aux changements climatiques.

Dans son étude intitulée « Estimation aréolaire de la pauvreté en Ethiopie », le jeune chercheur Yegnanew A. Shiferaw a insisté sur le fait que la moyenne nationale des statistiques relatives à la pauvreté en Ethiopie cache des situations souvent dramatiques dans certaines régions. Une enquête sur la consommation des ménages réalisée entre 2010 et 2011 révèle que 38% d'Ethiopiens vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Derrière cette moyenne nationale, la situation dans certaines provinces est dramatique, a-t-il averti. Il recommande donc des politiques spécifiques pour permettre à ces localités cibles de bénéficier des progrès des ODD.

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