Le Conseil d'administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, le mercredi 9 décembre à Abidjan, en faveur du Tchad, un don du Fonds africain de développement (FAD, guichet concessionnel) de 4,62 million de dollars des Etats Unis et un don du le fonds d'appui à la transition (FAT) de 13,72 millions de dollars. Le montant cumulé des financements de 18,34 million de dollars est destiné au projet d'appui aux réformes des finances publiques (PARFIP).
Le PARFIP vise à contribuer au renforcement de l'efficacité de la dépense publique et de la transparence budgétaire afin de réduire les inégalités sociales. L'objectif opérationnel du PARFIP est de réduire la très forte dépendance du budget de l'Etat vis-à-vis des recettes du secteur pétrolier par l'élargissement de l'assiette fiscale et le renforcement des capacités de régies financières ; d'améliorer l'efficacité et la transparence de la dépense publique par la protection des dépenses sociales dans l'exécution budgétaire et le renforcement du cadre règlementaire de passation des marchés publics et; de renforcer la reddition des comptes de l'Etat et l'accès des citoyens à l'information budgétaire.
Le Tchad a atteint le point d'achèvement de l'initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) en avril 2015. Cette performance reflète l'engagement des autorités tchadiennes à stimuler le développement économique afin de réduire la pauvreté depuis la fin du conflit résultant de l'accord de paix signé au Soudan en 2010 Le Tchad a connu une performance économique solide ces dernières années avec un taux de croissance réel d'environ 7,2% entre 2012 et 2014. Cependant, cette embellie a été fragilisée par la baisse drastique du cours du pétrole dans la seconde moitié de 2014 et par les conséquences notamment budgétaires de la crise sécuritaire sous-régionale. Le Gouvernement a en outre entrepris la mise en œuvre de son plan national de développement (mai 2013) qui vise à réduire les inégalités sociales et l'incidence de la pauvreté. Le taux d'inflation pourrait se situer au-delà de la norme communautaire fixée en Zone CEMAC à 3% à cause des difficultés d'approvisionnement des marchés en produits de grande consommation liées aux perturbations sur les circuits de commercialisation entre le Tchad et les pays voisins dans le contexte de la crise sécuritaire régionale.
L'amélioration de la mobilisation des ressources internes contribuera à financer la mise en œuvre de la politique de développement du pays qui vise à réduire les inégalités sociales à travers l'augmentation des allocations budgétaires aux secteurs sociaux (notamment pour les soins de santé pour les femmes et les enfants ; la scolarisation de la jeune fille; la promotion de la femme; le développement rural ; etc.). De manière spécifique, le programme contribuera à s'assurer que ces ressources sont effectivement mises à la disposition des bénéficiaires ciblés et ne font pas l'objet d'annulation de crédits en cas de tensions de trésorerie.
Le programme a été préparé conjointement avec la Banque mondiale et l'Union européenne et les trois partenaires se sont accordés sur le choix des mesures préalables minimales communes pour leur appui budgétaire respectif.