Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a exhorté les diplomates africains accrédités en République de Corée du Sud à servir d’ambassadeurs au Groupe de la Banque africaine de développement en promouvant le travail de la Banque et en obtenant un appui pour les activités de la Banque dans leurs capitales respectives.
L’Afrique, a-t-il indiqué, peut tirer un précieux enseignement de la République de Corée qui, après avoir dépendu de l’aide extérieure, est devenue un pays donateur en à peine un peu plus de trente ans. La veille, lors d’une réunion similaire à Tokyo, le président de la BAD a également salué le Japon pour le soutien qu’il apporte de longue date à la Banque et à l’Afrique à travers ses importantes contributions au Fonds africain de développement ainsi que grâce à son assistance technique et à ses enveloppes financières bilatérales fournies par le biais de la Banque.
Adesina s’exprimait lors des réunions qui ont eu lieu entre les membres du corps diplomatique africain et les cadres dirigeants d’entreprises privées, à Tokyo et à Séoul, le vendredi 25 mars et le samedi 26 mars respectivement.
Dans son intervention, l’administrateur de la Banque africaine de développement représentant le Canada, la Chine, la Corée, le Koweït et la Turquie, Hau Sing Tse, a expliqué que la Corée a fait des choix de développement et a apporté son soutien à l’Afrique de manière très stratégique, ce qui a par ailleurs permis au pays de faire progresser ses intérêts en Afrique.
Ces réunions se sont tenues dans le cadre de la visite de travail qu’effectue au Japon, en Corée du Sud et en Chine du 24 au 30 mars 2016 une équipe de hauts responsables de la BAD conduite par le président du Groupe de la Banque. Les diplomates africains en poste dans les deux pays ont indiqué que ces réunions avec la BAD ont permis d’identifier les domaines dans lesquels la Banque peut obtenir un bon retour sur investissement en soutenant les entreprises dans leurs pays d’accueil et leur pays d’origine respectivement. Ils ont demandé à la Banque de ne pas oublier les petites et moyennes entreprises, qui représentent plus de 90 % du secteur privé en Afrique.
À Tokyo, l’ambassadeur de la République d’Érythrée au Japon et doyen du corps diplomatique africain au Japon, Estifanos Afeworki, a déclaré que les taux de retour sur investissement étant élevés sur le continent, les économies africaines devraient rechercher les moyens de stimuler les activités privées et ne pas compter sur l’aide publique au développement (APD).
Dans le même temps à Séoul, l’ambassadeur de la République d’Angola en Corée du Sud, Albino Malungo, qui est le vice-doyen du corps diplomatique africain, a encouragé les pays africains à suivre l’exemple de la Corée, devenue un pays industrialisé en à peine trente ans, ce qui est louable. Il a incité les autres diplomates africains présents au dîner à inviter leurs dirigeants à se rendre en Corée pour en tirer des enseignements et s’en inspirer. Il a en outre fait observer que l’Afrique était en mesure de mener le programme de développement post-2015 et que les pays africains devraient diversifier leur économie de façon à éviter les turbulences dues à la chute des prix des produits de base auxquelles ils sont confrontés.
Dans son allocution de bienvenue, Adesina a déclaré que l’Afrique était résiliente, même face aux turbulences économiques mondiales. Le PIB réel de l’Afrique s’est accru de 4,4 % en 2015, soit davantage que l’économie mondiale (3,4 %) et celle des États-Unis (2,6 %). Le président Adesina a par ailleurs rassuré les participants au dîner en leur disant que la BAD avait entièrement transféré son siège statutaire à Abidjan, en Côte d’Ivoire, et qu’elle fonctionnait au mieux. Il a de plus souligné que le Groupe de la Banque a approuvé, en 2015, des projets pour un montant de 9 milliards de dollars EU, soit près de 25 % de plus que l’année précédente. Adesina a fait ressortir que le continent reste confronté à plusieurs défis, tels que des infrastructures inadaptées, en particulier dans le secteur de l’énergie, ainsi que des taux de chômage et de pauvreté en hausse, et que le soutien de ses partenaires était ainsi encore nécessaire pour lui permettre de relever ces défis.