Akinwumi Adesina, le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), a entamé jeudi 24 mars 2016 une visite de deux jours à Tokyo ; l’occasion pour lui de saluer l’appui apporté à la Banque par le gouvernement japonais et de souligner la nécessité pour le secteur privé japonais de multiplier ses investissements en Afrique pour répondre aux besoins du continent.
À la tête d’une délégation de haut niveau de la Banque, Adesina a rencontré le gouverneur de la Banque du Japon, Haruhiko Kuroda ; le président de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), Shinichi Kitaoka ; le président du groupe Sasakawa, Jiro Hanyu ; le PDG-adjoint de l’organisation japonaise du commerce extérieur (JETRO), Katsumi Hirano ; ainsi que plusieurs autres dirigeants du secteur privé.
Il a remercié le gouvernement pour son important soutien tant à la BAD qu’à l’Afrique dans son ensemble, tout en faisant ressortir que la Banque continuera de compter sur le pays dans le cadre de la prochaine reconstitution du Fonds africain de développement (FAD), le guichet concessionnel du Groupe crée en 1972.
Le Japon est le troisième plus important actionnaire de la BAD, derrière le Nigeria et les États-Unis respectivement, et il contribue de manière substantielle au FAD.
JICA, l’agence bilatérale responsable de l’aide publique au développement, participe par exemple aux programmes cofinancés par la Banque, tels que l’initiative de l’assistance renforcée au secteur privé en Afrique (EPSA), pour laquelle elle a versé 2 milliards de dollars EU ; par ailleurs, l’aide publique au développement au titre de l’année 2014 se montait à 15 milliards de dollars EU. JICA offre des prêts concessionnels et des subventions à la coopération technique au travers de ses 92 bureaux à l’étranger, dont 26 se situent en Afrique.
La coopération entre le Japon et l’Afrique sera amenée à se renforcer davantage encore, alors que le continent continue de faire preuve de résilience, même dans un contexte économique difficile. Une croissance de 4,4 % est attendue en Afrique pour 2016, au-dessus des 3,4 % prévus à l’échelle mondiale et des 2,6 % anticipés aux États-Unis. Pour Adesina, le secteur privé japonais a tout à gagner à investir dans les infrastructures de qualité dont l’Afrique a cruellement besoin présentement, en particulier dans le secteur de l’énergie, de l’agriculture et même de la santé. Il a également indiqué que la Banque apporterait son soutien au moyen d’instruments financiers visant à atténuer les risques, par exemple des garanties partielles de crédit (PCG) et de risque (PRG).
La mise en œuvre des Cinq grandes priorités de la Banque (éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie, intégrer l’Afrique, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique et améliorer la qualité de vie des Africains) présentera sans aucun doute des opportunités d’investissement pour les entreprises souhaitant faire des affaires en Afrique.
En outre, une récente étude menée par JETRO sur les filiales d’entreprises japonaises au Moyen-Orient et en Afrique montre que 56 % des entreprises japonaises y menaient des activités satisfaisantes et que 85 % d’entre elles souhaitaient les développer dans les deux années à venir.
À l’occasion de sa visite à Tokyo, le président Adesina et la délégation de la Banque ont emprunté le Yurikamome, un système ferroviaire de transport en commun à forte capacité, qui longe sur une quinzaine de kilomètres la baie de Tokyo, afin d’en évaluer la faisabilité pour répondre aux défis posés par l’urbanisation et les transports en commun en Afrique.
L’équipe a également visité le Bureau de représentation extérieure pour l’Asie (ASRO), qui a ouvert à Tokyo en 2012 afin de tisser des liens plus étroits entre l’Afrique et les quatre pays asiatiques membres non régionaux de la Banque — la Chine, l’Inde, le Japon et la République de Corée.
Les membres de la délégation de la Banque qui se rendront également en Corée du Sud et en Chine incluent Tomoya Asano, administrateur pour le Japon, l’Arabie saoudite, l’Autriche, le Brésil et l’Argentine ; Kevin Urama, conseiller du président ; Kapil Kapoor, vice-président par intérim responsable des opérations sectorielles ; Sipho Moyo, chef de cabinet et directeur du personnel ; Désiré Vencatachellum, directeur du Département de la mobilisation des ressources et du financement externe ; Chiji Ojukwu, directeur du Département de l’agriculture et de l’agro-industrie; Felix Njoku, chargé de communication, et Caroline Manlan, responsable du bureau pour l’Asie.