Grâce à un don de 1,4 million d'euros de la Facilité africaine de l'eau (FAE) à la Zambie, une nouvelle série d'études va être conduite pour aider à développer la petite irrigation dans le pays. Ce, dans le cadre du Projet de développement de la petite irrigation, qui a pour but d'améliorer les conditions de vie des petits exploitants agricoles du pays et leur résilience aux changements climatiques.
Population vulnérable. Le monde des petits exploitants agricoles en Zambie est très vulnérable aux impacts du réchauffement de la planète et du changement climatique, qui menacent la sécurité des ressources en eau, la productivité des cultures et le maintien des niveaux de croissance économique et des moyens de subsistance. L'agriculture pluviale de subsistance, prédominante en Zambie, subit de plein fouet l'irrégularité des précipitations. Ce qui n'aide pas à accroître la productivité des cultures ni à atténuer les cycles saisonniers de la faim et de l'insécurité alimentaire.
Importance de l'agriculture familiale. En Zambie, les petits exploitants agricoles sont majoritaires dans la population agricole, même si le pays est doté d'un secteur commercial relativement fort en comparaison avec les autres pays de la région. Près de 600 000 petits agriculteurs assurent l'essentiel de la production du pays en manioc, en coton, en mil et en sorgho, et plus de 90 % de son maïs. Mais les systèmes de production actuels sont, dans leur grande majorité, très sensibles aux fluctuations de la pluviométrie.
Irrigation sous-développée. Alors que la Zambie regorge de terres arables, seuls 14 % des terres propices à la production agricole sont cultivés. Et moins de 30 % de la surface adaptée à l'irrigation ont été développés. Fait notable, la majeure partie de la superficie irriguée en Zambie profite à de grandes entreprises agricoles commerciales, tandis que les petits exploitants agricoles ne profitent toujours pas d'investissements importants dans le secteur. Paradoxe : si les grandes exploitations jouent un rôle important en termes de production globale et de création d'emplois, leur contribution directe à la lutte contre la pauvreté demeure insignifiante.
Projet opportun. « Malgré son grand potentiel pour l'irrigation, la Zambie n'a pas identifié ni évalué suffisamment de sites idoines pour améliorer la couverture de l'irrigation dans le pays, analyse Mohamed El Azizi, directeur de la FAE. Actuellement, le gouvernement manque cruellement d'études de faisabilité - qu'il s'agisse d'analyses de marché ou d'analyses économiques, financières et techniques - pour prendre des décisions d'investissement éclairées. » Aussi, ce projet de la FAE « offre ainsi l'occasion d'identifier et de préparer des investissements potentiels d'irrigation dans 25 sites, débouchant sur 9 560 ha supplémentaires de terres irriguées pour 4 800 ménages de petits exploitants. »
Budget et mise en œuvre du projet. D'un coût total de 1,6 million d'euros, le projet bénéficie d'une contribution de 1,4 million d'euros de la FAE, qui assure ainsi 87,5 % du budget, le gouvernement zambien assurant les 200 000 euros restants (12,5 %). Le ministère zambien de l'Agriculture est chargé de le mettre en œuvre sur une période de 24 mois.